190e goutte d’Emouna : Les clés de l’exil

BÉCHEM HACHEM NA’ASSÉ VÉNATSLIAKH
29.07.20– 8 Av 5780 (190ème GOUTTE)

  

Les clés de l’exil

 

À la veille de Tich’a Béav, qui marque la période la plus tragique et obscure de notre exil, il convient de voir le chemin, que nous devons emprunter, pour sortir de ce tunnel.

Ce point le plus obscur est aussi un point d’espoir, car la Tora nous dit que, dans les moments les plus troubles, nous ne devons jamais désespérer et avoir confiance en la Miséricorde d’Hachem, qui nous a promis de nous libérer.

Il est d’ailleurs répandu d’après la tradition que le Machia’h du peuple juif doit naître l’après-midi de Tich’a Béav, pour nous rappeler que de l’obscurité jaillit la lumière, et du deuil, la consolation.

Dans la Méguilat Eikha, qui relate la destruction du Temple et les situations catastrophiques qu’ont vécues nos ancêtres en ces temps-là, mon Maître Rabbi Imanouel Tolédano nous faisait remarquer la lecture de versets, qui ont l’air tout à fait hors sujet.

Alors que cette Méguila décrit, le feu, le sang qui coulait, la famine, les centaines de milliers de morts, nous voyons deux passages surprenants.

  • Tout d’abord au chapitre 2, verset 19 :

« Koumi roni balayla leroch hachmourote, chifkhi kamaïm libèkh nokhakh péné Hachem. »-« Lève-toi dans la nuit au début de la garde, déverse ton cœur comme de l’eau devant Hachem.»

Ce passage met en exergue l’urgence et l’aspect indispensable de la prière, pour mériter de sortir de l’exil.

Le mot roni a deux sens : se réjouir et pousser un cri de supplication, comme dans les Psaumes 142, 7 :« Hakchiva el rinati. »-« Écoute mon cri. »

Ce cri « rina » doit être compris dans le sens d’une méditation.

Le targoum interprète rina dans le sens de la joie de l’étude de la Tora : « Lève-toi, ô exilée, et livre-toi à l’étude de la michna. »

  • Ensuite, au chapitre 3, verset 21 à 27, de nouveau au milieu des descriptions sanguinaires, des pogroms qui sévissaient, nous assistons à des paroles surprenantes :

« Zot achiv el libi ‘al ken o’hil. ‘hasdé Hachem ki lo tamnou ki lo khalou ra’hamav. ‘Hadachim labékarim rabba émounatekha. ‘Helki Hachem amra nafchi ‘al ken o’hil lo. Tov Hachem lekovay lénefech tidréshénou. Tov veyakhil védoumam litchou’at Hachem. »

« Je vais ancrer cette chose dans mon cœur, c’est pourquoi, je vais me laisser envahir par l’espoir. Les bontés d’Hachem sont inépuisables car Sa Miséricorde est infinie. Elles se renouvellent chaque matin, grande est Ta fidélité. Mon âme me dit que « Hachem est mon lot », c’est pourquoi j’espère en Lui. Hachem est Bon pour ceux qui ont confiance en Lui, pour l’âme qui Le recherche. C’est bon d’attendre avec soumission le secours d’Hachem. C’est bon pour l’homme de porter un joug dans sa jeunesse. » 

Ces versets décrivent le bita’hone bachem, la confiance inébranlable que nous devons avoir envers Hachem, afin de mériter la délivrance, ainsi que nous le dit le Talmud dans le Traité Makot 24a, le principe sur lequel toute la Tora reposera à la fin des temps est :

« Tsaddik béémounato yi’hié »-« Le Juste vivra par sa foi.»

Voilà pourquoi, Hachem au milieu de ces lamentations, nous rappelle ce principe fondamental, dont dépend notre survie.

Dans les temps futurs, lorsque le Machia’h arrivera, Hachem demandera à Ses enfants comment ils ont pu l’attendre. Et ils répondront que sans la Tora « zot », les peuples païens auraient causé leur perte.

Et c’est pourquoi, l’espoir vrillé au corps, ils proclameront Son nom en disant :

« Écoute Israël, Hachem notre D., Hachem est unique. » (RavS.R. Hirch.)

 

Ces deux éléments, qui sont les deux clés de l’Exil, sont étroitement liés.

La prière n’est que l’expression de la confiance en Hachem, ce n’est qu’à cette condition, que nous aurons le mérite d’être libérés.

Si nous avons confiance qu’Hachem Seul peut nous sortir de là, alors nous saurons L’implorer du plus profond de notre cœur, ainsi que le dit le verset, nous serons à même d’épancher notre cœur, devant Hachem yitbarakh, en criant :

 « Ein lanou ‘al mi léhicha’ène ela ‘al Avinou chébachamaïm »

« Nous n’avons personne sur qui compter, si ce n’est sur Notre Père, qui est au Ciel.»

Par le mérite des élèves, j’ai eu l’honneur de recevoir un éclairage du Ciel, pour corroborer cette explication de notre Maître Rabbi Imanouel.

Il est étonnant de voir que ce jour de Tich’a Béav, tombe toujours entre la paracha Dévarim et la paracha Vaét’hanane.

Les thèmes principaux de ces deux parachiot sont les deux clés de l’exil : le bita’hon bachem pour Dévarim et la téfila pour Vaét’hanane.

Le bita’hone est décrit dans Dévarim, par l’assistance d’Hachem, qui nous promet de mener les guerres, face aux ennemis les plus redoutables comme ce fut le cas avec ‘Og et Si’hone, ces deux rois géants.

Et la téfila est l’expression de cette confiance, de Moché qui implora 515 fois Hachem, afin qu’Il lui permette d’entrer en Érets Israël.

Que nous nous renforcions dans l’acquisition et l’usage de ces clés, afin de passer du deuil à la consolation, et à la reconstruction du Bet Hamikdach, où le règne dévoilé d’Hachem sera restauré !

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