Torah de lumière

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
30.04.23 ‐ 9 Iyar 5783 (123ème GOUTTE)

Monter dans le bon bateau

Le Rav Mikhael LASRI Chlita, m’a transmis un machal merveilleux que j’ai pensé opportun de partager avec vous.

Un jour il a été contacté par une famille très aisée mais surtout très dépitée de la situation dramatique dans laquelle était le père. Il avait été frappé d’un AVC et depuis des mois, il ne voulait plus adresser la parole à personne.

« Kvod arav nous avons entendu parler de vous que vous êtes à la fois Rav et Clown, nous voulons que vous fassiez une visite à notre père à l’hôpital, nous sommes prêts à payer 3000 dollars minimum pour la visite, il a vu tous les psychologues du pays qui se sont tous enrichis sans résoudre le problème… ».

Le Rav a réfléchi et leur a dit, « je suis prêt à venir, si jamais je ne fais pas parler votre père, j’empocherai les 3000 dollars, mais si je le fais parler je préfère garder le salaire pour le monde de l’Eternité ».

Les enfants étaient stupéfaits de la réponse mais s’empressèrent de fixer le RDV entre le Rav et leur papa. C’était une famille, très éloignée qui ne pratiquait strictement rien de la Tora et des Mitsvote.

Le Rav commença par tout un récital de blagues et rigolades dont il a seul le secret mais le parrain resta inébranlable et égal à lui-même. Le Rav mit son chapeau de Rav et lui donna cette parabole. Un jour un bateau spacieux et luxueux sortit en haute mer pour une destination aussi trépidante qu’inconnue. Le bateau était incroyable, des piscines turquoises, des boissons à volonté, des plats succulents, des terrains de sport, golf, foot, tennis… chambres spacieuses. Tous les soirs des spectacles d’artistes de renommée internationale…

Chaque soir, un homme singulier au milieu des spectacles cassait l’ambiance, en tapant du poing sur la table : « Rabotay, mes frères et sœurs, on passe un séjour inoubliable, mais vous êtes-vous poser la question de savoir où on va ? » Quelques-uns le regardaient tout juste d’autres le sommaient de ne pas troubler leur quiétude et leur insouciance.

Un jour il monta au sommet du bateau et observa à la longue vue pour pouvoir leur dévoiler la réponse à la question qu’il leur soumettait. Il vit à quelques jours de voyage que le bateau se dirigeait en direction d’un précipice, une chute mortelle où tous les naufragés seraient la pitance des crocodiles et des requins. La nuit d’après, comme à son habitude il prit la parole et leur dit : « cette fois ci je vais vous dévoiler où nous allons, si nous ne réagissons pas instamment nous serons dans quelques jours la pâture des requins et des crocodiles ». Mais la majeur partie des passagers resta sourd à ces mises en garde et continua une vie pleine de vide et vide de sens.

Celui qui mit en garde se lança dans une recherche inespérée d’une solution visant à fuir la mort et le néant. Il chercha dans tout le bateau, dans les plans, se disant que dans un bateau aussi sophistiqué il doit bien y avoir une façon de sauver notre vie. Dans les plans, il trouva au fond des poubelles dans les décombres un canot de sauvetage où il y avait 15 places. Il se mit à la recherche de compagnons qui voulaient avoir la vie sauve, et difficilement il trouvera un miniane qui voulait sauter du bateau pour échapper à la mort de la prison dorée. Et c’est ainsi que ces quelques partisans sauvèrent leur peau voyant tous les autres sombrer au milieu des illusions du luxe et de l’argent.

Le rav interpella le parrain. Tu sais pourquoi tu es tellement triste ? pourquoi tous les malades de l’hôpital sont tellement abattus ? Votre vie ressemble à celle des passagers du bateau somptueux. Mais par miracle, Hachem t’a envoyé un AVC, pour te donner l’électrochoc et te faire comprendre que tu allais dans le précipice. Tes enfants t’ont tout pris, que restera-t-il de toi dans ce monde là ? Ton usine de 230 ouvriers, tes villas, tes jets privés, tes yachts, tes coupés sport ?! … Hachem a eu pitié de toi, normalement vu que tu ne pratiques rien tu aurais dû mourir sans avertissement mais Hachem t’a tiré la sonnette d’alarme, tu peux encore sauver ta vie ».

Le vieil homme regarda le Rav les larmes aux yeux et lui demanda. « Où est la canot de sauvetage ? » Le Rav le prit dans la synagogue de l’hôpital, il y avait un groupe de vieillards plein de vie en train d’étudier la Gmara tous en cœur. Il fit les présentations et leur dit, « je voudrais adjoindre à votre saint groupe Moshé Weiss, il souhaiterait rejoindre le bateau de sauvetage », les amis l’accueillirent et étudièrent avec lui depuis les rudiments de la Tora et le firent progresser et grandir.

Quelques temps plus tard, le Rav reçut l’appel de la famille. « Rav pourquoi vous nous avez quitté sans donner de nouvelles, sans prendre vos honoraires » ? Le Rav riposta « pourquoi votre père ne parle pas » ? « Au contraire Rabbi, il parle trop, tous les psychologues d’Israël ont essayé et baisser les bras, et vous avez réussi brillamment, d’ailleurs il nous parle d’un bateau de sauvetage dans lequel il veut toujours rester, et il ne fréquente plus que ses amis que vous lui avez présentés. Il fait Shabbat, il a demandé une paire de tefiline récemment et voudrait qu’on lui construise une Soukka. Il revit et nous a dit que les seuls gens heureux de l’hôpital étaient lui et ses compagnons. Plus rien ne l’intéresse à l’exception de la Tora. Nous ne savons pas comment vous remercier, vous lui avez sauvé la vie dans ce monde (et surtout dans l’autre).

Mes chers amis, nous sommes dans ce monde-là au cœur du Titanic, qui va être gratifié de l’Iceberg qui va fuir dans le bateau de sauvetage moins confortable mais plus sûr car éternel. Que nous ouvrons les yeux pendant qu’il en est encore temps et que nous fassions les bons choix.