EXCLUSIF 120e goutte : Chirat ayam : Ressentir que si nous sommes en vie, c’est qu’Hachem nous veut et qu’on peut changer le Monde

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
25.04.23 ‐ 4 Iyar 5783 (120ème GOUTTE)

Chirat ayam : Ressentir que si nous sommes en vie, c’est qu’Hachem nous veut et qu’on peut changer le Monde

 

Le Rav apportait également une histoire incroyable avec l’Admour de Klozenbourg Senz. Après la guerre un descendant d’un Gadol qui avait perdu une grande partie de sa famille s’est dit comme certains, « si j’ai perdu toute ma famille, à quoi bon la vie, et surtout à quoi bon la Tora ». Il a tout abandonné et ne faisait plus shabbat, ni les fêtes, ni la cacheroute…

C’est alors qu’il a appris qu’un cousin avait survécu à la Shoa et ce cousin le contacta et l’invita à venir passer le Shabbat. Plein d’émotion et de joie il accepta l’invitation malgré les appréhensions qu’on découvre ce qu’il était devenu. Mais il joua le jeu, et s’habilla décemment et accepta même de se rendre à l’office du vendredi soir. Le Admour de Senz le reconnut, car il était autrefois avant la Shoa l’un des Hazanim les plus renommés et célèbres de la Hassidout Senz, des gens venaient l’écouter de partout tant sa tefila était fervente et transperçait les cieux.

Le Rabbi lui dit : «  demain c’est toi qui chantera le Hallel de Rosh Hodech, comme à la belle époque, ça nous rappellera des souvenirs ». Il lui répondit qu’il n’était pas sûr d’être en état d’acquitter ses frères du Hallel tant il s’était éloigné d’Hachem et de la religion. Et le Rav insista d’autant plus et le fit monter Hazan. C’est alors qu’il a commencé le Hallel et le Admour entrecoupait les versets de commentaires.

Quand il arrivait aux versets « yassor yesserani ya velamavet lo netanani ». « Hachem, éprouvé, Tu m’as éprouvé mais à la mort tu ne m’as pas abandonné », les larmes aux yeux il évoqua la mémoire de ses vénérés parents, rabbanim, de sa femme de ses onze enfants qui avaient péri dans les camps de la mort. Et il s’adressa au Tsibour en pensant particulièrement à cet invité si précieux qui s’était tant égaré. « Hachem a pu renoncer aux tefilote de mes parents, de mes maîtres, de mes enfants, Il les a rappelés dans le monde de la Vérité et de la proximité parfaite avec l’Eternel. Mais de ma TEFILA, pour des raisons que j’ignore totalement il n’a pas pu se passer. C’est pourquoi il m’a fait survivre miraculeusement. Mes chers frères et mon cher Hazan il en va de même pour vous tous, si vous êtes là aujourd’hui c’est que votre TEFILA est unique, et même de cette obscurité, de cette pénombre Hachem veut écouter votre voix qui s’élèvera jusqu’au Kissé Akavod ».

Le Hazan ébranlé et saisi d’une émotion infinie décida d’élever sa voix encore plus et de revenir Bitechouva en comprenant qu’Hachem l’aimait et voulait de son service divin malgré tous les chemins par lesquels il était passé et la fausse route qu’il avait empruntée. Il était de retour dans le palais du roi, grâce à ses retrouvailles avec ces deux êtres d’exception et surtout à cette prise de conscience unique à laquelle l’avait invitée l’Admour Akadoch.

Chacun d’entre nous devons ressentir ce privilège, ce cadeau et surtout cette responsabilité de compter parmi les vivants et de recevoir notre neshama chaque matin. En pensant à ce mérite infini, nous pourrons jouer notre partition unique dans la merveilleuse symphonie de l’humanité dont Hachem Itbarah est le Grand chef d’orchestre.

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