99e Goutte d’Emouna : La Tora donnée aux hommes pas aux anges
BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
14.03.24 – 4 Adar 2 5784 (99ème GOUTTE) – PEKOUDE
La Tora donnée aux hommes pas aux anges
J’aimerai aujourd’hui rapporter avec l’aide du Ciel un commentaire fondamental de notre maître Rav Shlomo PARACHA, éminent rav de Bné Brak.
La Guémara dans Shabbat rapporte que lorsqu’Hachem a voulu donner la Tora au Am Israël les anges ont protesté activement en demandant « TENOU ODEKHA LACHAMAIM » : « Maître du Monde Laisse la splendeur dans le Ciel (laisse la Tora parmi les anges) ». Ils ont voulu brûler vif Moshé Rabbénou, et Hachem lui a demandé de s’accrocher au Trône Céleste (à l’image d’un paratonnerre) et de répondre à cette altercation en justifiant pourquoi les hommes devaient être les récepteurs de la Tora.
Moshé leur dit alors : Etiez-vous en Egypte ? Avez-vous des parents ? Avez-vous de la jalousie, de la convoitise, de la violence en vous ? Avez-vous un Yetser Ara ? Ils répondirent par la négative à toutes ces questions. Alors Moshé Rabbénou leur dit, « pourtant Hachem a dit « Je suis l’Eternel ton D’ qui t’ai fait sortir d’Egypte », « Honore ton père et ta mère pour que soient prolongés les jours de ta vie » « Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain » »…
Les anges ont félicité Moshé Rabbénou et lui ont tous transmis un cadeau pour le remercier de cet enseignement.
Ce que Moshé voulait sous-entendre ici, « Vous les anges voulez la Tora pour accéder à des niveaux exceptionnels, des secrets Célestes ; mais nous les hommes demandons la Tora pour sortir de la condition animale et accéder à la condition humaine ». Sans Tora nous ne pourrons pas être des hommes, car un homme sans Tora n’est pas un homme. Son Yetser Ara le réduit à la condition primaire, enclin à la jalousie, au mensonge, à la convoitise, à la jalousie, au meurtre, au mépris et à tous les pires défauts. C’est pourquoi la Tora était bien plus requise pour nous que pour les anges.
Ainsi nous devons comprendre qu’il est impossible d’évoluer vers la condition humaine sans Tora. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous apportons un Korbane de SEORINE (orge) au lendemain de Pessah’, Korbane Aomer qui symbolise la condition animale que nous incarnions alors. Et nous apportons un Korbane de blé à Shavouote qui symbolise la condition humaine que nous incarnons alors par la réception de la Tora.
Les paroles édifiantes du MAARCHA illustrent ce propos : « La Tora fait d’un âne, un homme. Et l’effort investi pour l’étude de la Tora (AMAL) fait d’un homme, un Ange ».
Le Rav rapportait également une guémara tout à fait étonnante (Pessahim 112). Rabbi Chimone Bar Yohaï demanda un jour à Rabbi Akiva de lui enseigner la Tora, et le menaça qu’en cas de refus il demanderait à son père Yohaï, de le dénoncer aux autorités. Comment est-il possible une seule seconde d’envisager une dénonciation aux autorités pour un des plus grands Tsadikim de tous les temps ?
En fait ce qu’il sous-entend ici est que sans la Tora il pourra arriver à devenir le pire des criminels, en commettant le pire des crimes : dénoncer un Gadol aux autorités.
C’est la triste réalité dont il faut être conscient et avec laquelle il ne faut pas disconvenir si on veut vivre une vie de vérité.
C’est ce que sous-entend également la parole de Job : « Adam Laamal youlad ». Pourquoi est-ce écrit au futur « L’homme pour l’effort sera créé », parce que l’effort dans l’étude de la Tora transforme littéralement l’homme le faisant accéder à la condition d’Homme.
C’est également ce que sous-tend le verset de BEHOUQUOTAÏ : « IM BEHOUQUOTAÏ TELEKHOU » « SI vous allez dans mes voies », Rachi précise qu’on parle ici de l’effort investi pour l’étude de la Tora, qui seul peut nous faire marcher dans le chemin de la Tora, de vivre la Tora et d’incarner la Tora. La Tora ne reste plus alors à l’état de théorie mais devient pratique, devient du vécu, l’homme va avec elle et la Troa devient partie intégrante de lui.
Que nous vivions cette Tora en prenant conscience profondément que sans elle nous ne sommes pas des hommes, et qu’avec elle seulement nous pouvons aspirer au niveau des anges.