93e goutte d’Emouna : Le Hespéd : Oraison Funèbre : un ‘Hessed pour les vivants & pour les morts…
BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
04.03.25 – 4 Adar 5785 (93ème GOUTTE) – TETSAVE
Le Hespéd : Oraison Funèbre : un ‘Hessed pour les vivants & pour les morts…
J’ai entendu le Hesped d’une des dernières grandes Tsadékète de la génération, la femme du dernier Dayane de Meknès, Rabbi Réfael Berdugo Zatsal.
Le Rav Shlomo FALACHE a alors rapporté un merveilleux commentaire du Ramban qui disait que si on a le choix entre accomplir la Mitsva de Bikour ‘Holim (visiter les malades) et celle de Nikhoum avélim (consoler les endeuillés), il fallait accomplir la seconde.
C’est tout à fait étonnant puisqu’on sait que le Talmud préconise à plusieurs endroits de donner la préférence au respect du vivant plutôt qu’à celui du défunt.
Le Ramban justifie cependant sa position en expliquant qu’en accomplissant la Mitsva de visiter les malades, on ne fait une mitsva qu’envers les vivants, alors qu’en accomplissant la mitsva de consoler les endeuillés, on accomplit non seulement une Mitsva envers les vivants (la famille du défunt) mais également envers le mort lui-même.
Mon Maître, ma lumière, Rabbi Imanouel TOLEDANO Chelita, m’a confirmé cet enseignement en rapportant l’avis du Rav de Brisk selon lequel même lorsqu’il n’y a qu’un seul endeuillé, on doit réciter la formule habituelle au pluriel : « Hamakom yénakhem etkhem bétokh kol chaaré tsion véavélé Yéroushalaïm » « Qu’Hachem vous console parmi tous les endeuillés de Sion et de Jérusalem ».
Pourquoi ne lui dit-on pas : « Qu’Hachem te console » ? Parce qu’en venant consoler le membre de sa famille, on console également le défunt lui-même qui se trouve parmi les endeuillés durant les sept premiers jours.
Le ‘Hessed que l’on fait lors de l’oraison funèbre est également surprenant. Est-ce qu’Hachem a besoin qu’on Lui décrive les qualités du niftar ? Ne sonde-t-Il pas le cÅ“ur et les reins de l’homme, plus que tous les orateurs du monde? La réponse est qu’Hachem veut entendre l’avis des mortels pour savoir comment cet homme était perçu par ses coreligionnaires. Ce jugement influencera ensuite fortement Sa décision  sur la place à octroyer à celui qui regagne le monde de la vérité.
Agir à la mémoire d’un être cher constitue donc un ‘Hessed incommensurable puisqu’il ne peut plus s’élever par lui même là où il se trouve (dans le ‘Olam Ha’amida), alors que dans le monde de la ‘alyia, nous avons encore la possibilité de nous élever nous même et d’élever nos siens.
Que nous puissions envoyer ces cadeaux inestimables à tous ceux qui nous ont quitté, afin qu’ils intercèdent auprès d’Hachem pour qu’Il nous garde et nous envoie le Machiah’ Tsidkénou.