75e goutte d’Emouna : LO TA’HMOD : Tu ne convoiteras pas

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
13.02.20 Р18 Chevat 5780 (75̬me GOUTTE)

LO TA’HMOD : Tu ne convoiteras pas

La Paracha de Yitro que nous venons de lire nous a édicté les 10 commandements dont celui de « Lo Ta’hmod », « tu ne convoiteras pas. »

Le Even Ezra pose une célèbre question: comment Hachem a-t-Il pu légiférer sur des commandements qui sont liés aux sentiments et aux obligations du cÅ“ur qui semblent incontrôlables, à l’inverse des commandements qui portent sur les actes que nous pouvons facilement décider de réaliser.

 Mon ami, Rabbi Meïr Berdugo, avec qui j’ai discuté de ce sujet ce shabbat, m’a aidé à analyser  plusieurs réponses. Selon le Even Ezra, de même qu’il serait tout à fait absurde qu’un paysan se mette à convoiter une magnifique princesse, puisqu’il sait très bien qu’il n’a aucun lien et rapport avec elle, en raison du décalage social qui existe entre eux, nous devons également  nous dire que si Hachem ne nous a pas donné un objet c’est que ce n’est tout simplement pas dans notre intérêt.

Dans le livre « Quelques gouttes de Lumière pour l’Eternité », nous avions rapporté un commentaire du Beth Halévi qui nous expliquait que si une personne était pourvue d’une profonde crainte du Ciel et pensait au jour du jugement, elle  pouvait parvenir à neutraliser toutes les passions et les pulsions de son corps. Le décor du Har Sinaï visait donc à nous aider à développer cette crainte, afin de réussir à maîtriser ces sentiments et ces instincts qui essaient de prendre le dessus sur notre Volonté profonde de garder la Tora.

Le Rav Sérouya, Rosh Kollel à Paris, précise que le verset dit tout d’abord de ne pas convoiter « la maison de son prochain », puis « sa femme », « ses bêtes », « ses esclaves et ses servantes »,  et enfin « tout ce qui appartient à son prochain » afin de nous aider à prendre du recul. Ce qui appartient à notre prochain peut effectivement paraître attrayant  mais lorsque la Tora nous dit « tout ce qui est à ton prochain », elle nous rappelle qu’il ne vaut mieux pas convoiter les bonnes choses car notre prochain en a également des mauvaises qui y sont automatiquement liées. Ceci nous aide donc à réfléchir car si les bonnes choses paraissent séduisantes, on se passerait volontiers des mauvaises…

Mon maître, le Rav Yossef BENTATA, rapporta au nom du Rachach que si chacun posait sur une place publique un sac empli de toutes ses richesses, ses misères et ses épreuves, et qu’il avait ensuite la possibilité de choisir le sac qu’il voudrait, chacun reprendrait finalement le sac qu’il venait de poser…

Hachem donne à chacun la vie qui lui est le plus appropriée et il n’y a donc strictement rien à envier. Que nous prenions conscience de notre chance et exploitions au mieux notre potentiel pour donner du bonheur à Hachem.

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