69e goutte d’Emouna : Chovavim: Extirper le pharaon qui est en nous pour accueillir le Machia’h

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
25.01.23 Р3 Chevat 5783 (69̬me GOUTTE)
BO        

 

Chovavim: Extirper le pharaon qui est en nous pour accueillir le Machia’h

 

Chère famille,

Nous nous trouvons à présent dans la période des Chovavim qui s’étend de la Paracha de Chémot à la Paracha de Michpatim. D’après le saint Zohar, cette période est propice à la réparation des fautes qui ont porté atteinte à la pureté du peuple d’Israël (relations interdites et ses dérivés, pureté des yeux…).

Etant donné que celui qui désire se purifier pendant cette période bénéficie d’une aide providentielle exceptionnelle, de nombreux Tsadikim ont l’habitude de multiplier les jeûnes, les Téfilote, ainsi que toutes sortes de réparations. Cependant, afin de ne pas perdre de vue l’essentiel qui est de faire Techouva, il est plutôt conseillé de multiplier les sessions d’études, de réflexions et de méditations sur notre Tora de Lumière qui nous ramènera au chemin de la vertu car, comme Mon Maître Rabbi Makhlouf Fa’hima me disait au nom du Arizal[1],   la meilleure réparation de nos fautes, dans ce monde ci et dans l’autre, est l’étude de la Tora avec cÅ“ur, engouement et efforts, qui purifie en profondeur.

Le concept de Chovavim acependant très peu été développé en dehors du monde de la Kabbala.

Rav Moshé Kaplan nous a une fois rapporté un commentaire du Rav Yé’heskel Lévinstein, un des plus grands dirigeants spirituels de la Yeshiva de Poniowitz à Bné Brak, qui disait que le mot chovav, que l’on peut traduire par bandit ou voyou, ressemble à « Chav vé Chav » qui signifie « va et vient ». Ce terme est illustré par Pharaon qui était l’un des plus grands CHOVAV de tous les temps. Nous voyons en effet dans nos Parachiote qu’il a maintes fois promis au cours des dix plaies de faire Techouva devant Moshé & Aharon, afin qu’ils prient pour lui et qu’ils demandent à Hachem de faire cesser les épreuves, et qu’il s’est ensuite à chaque fois rendurci, oubliant qu’il avait précédemment décider de libérer le peuple d’Israël.

Dans quelques gouttes de lumière pour l’éternité[2], nous avions expliqué que Pharaon tremblait et se répandait en supplication lorsqu’il recevait concrètement les coups mais qu’il restait insensible et renforçait son cÅ“ur lorsque, dans une période de répit, Moshé l’avertissait qu’Hachem allait le punir.  Il restait alors imperméable face à cette peur abstraite et faisait preuve d’une grande cruauté.

Dans ces Parachiote, Pharaon est donc présenté comme l’archétype du voyou, de l’homme instable et pas fiable, or étant donné  que la Tora n’est ni un conte de fées ni un livre d’histoires dénué d’enseignements, chacun est appelé à se demander s’il ne possède pas un peu de Pharaon en lui. A son image, il peut effectivement nous arriver de nous emplir de crainte du Ciel et d’implorer Hachem lorsque nous avons besoin de Son aide, et de redescendre, aussitôt après, comme si de rien n’était. Nous devons donc lutter pour extirper ce « pharaon » qui est en nous, en s’efforçant de stabiliser notre degré de crainte du Ciel et d’accomplissement de la Volonté du Créateur.

C’est la raison pour laquelle la Tora place, face à Pharaon, Moshé Rabénou qui est l’antithèse du Chovav, un homme constant et égal à lui-même, toujours en progression dans sa crainte du Ciel, son amour d’Hachem et dans l’accomplissement de sa mission. Quelques soient les épreuves par lesquelles il est passé, Moché Rabénou ne s’est effectivement jamais  enorgueilli ou découragé, car il savait pertinemment qu’il ne pouvait rien faire sans l’aide d’Hachem Qui nous donne les forces d’agir. Nous sommes sans Lui totalement impuissants et pouvons au contraire tout surmonter si le Tout Puissant nous le permet.

Pour mériter nous aussi de voir le Libérateur, il faut chasser l’instabilité de notre propre intérieur et installer en nous une volonté ferme et durable de toujours vivre avec Hachem. Une des six questions à laquelle nous devrons répondre au moment du Machiah’ (Traité Shabbat 31) est « Tsipita lichoua » « As-tu attendu la Délivrance? » qui correspond à vivre constamment en attendant Hachem, avec amour et ferveur, en Lui montrant que nous désirons instamment Son Dévoilement et Son règne. La seule façon de lui prouver notre amour est de vivre selon Sa volonté, témoignant ainsi que nous sommes prêts, comme Moshé Rabénou, à vivre pour toujours pour la Gloire de Son Nom.

Que nous ayons le grand mérite d’hâter la Délivrance et d’accueillir le Machiah’ très prochainement. Amen.

[1] qui fut un des plus grands kabbalistes de tous les temps

[2] Parachat Vaéra (de la semaine dernière), La clé du service divin: passer de l’intellect au cÅ“ur

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