62e goutte d’Emouna : Sortons de l’esclavage égyptien des temps modernes

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
16.01.23 Р23 T̩vet 5783 (62̬me GOUTTE)

VAERA

       

WALL STREET: Sortons de l’esclavage égyptien des temps modernes

 

Chère famille,

J’adresse et dédie ces paroles à tous mes frères que j’aime.

 Dans les Parachiote de Chémot & Vaéra, nous voyons comment le Yetser Hara, incarné par Pharaon, fait tout pour nous empêcher de réfléchir afin que nous ne puissions pas nous rapprocher de notre Créateur.

En effet, dès que Moshé & Aharon lui ont demandé de libérer le peuple pour servir Hachem durant 3 jours dans le désert, Pharaon a immédiatement durci sa politique de travaux forcés[1].

Il leur a tout d’abord  demandé de ne pas déranger le peuple dans leur travail en leur faisant entrer des « paroles vaines et mensongères » (verset 9) puis a ordonné aux oppresseurs et inspecteurs des travaux d’alourdir la tâche des esclaves hébreux, en cessant de leur fournir la paille nécessaire à la confection des briques tout en exigeant l’obtention du même résultat qu’auparavant.

Le Ramh’al  qui décrit merveilleusement[2] comment le Yetser Hara opère pour nous tenir à distance du Créateur, explique que Pharaon a mis en place cette politique de travaux forcés afin d’empêcher les enfants d’Israël de se pencher sur le sens de l’existence. C’est pourquoi dès qu’il vit qu’ils commençaient à réfléchir et à désirer se renforcer dans le Service Divin, il comprit que la sphère matérielle n’était pas assez prépondérante dans leurs vies puisqu’elle laissait la place au spirituel et décida donc naturellement de les écraser par le travail afin qu’ils n’aient plus un instant pour méditer sur des questions existentielles.

Mon maître, Rav Yossef Bentata, me rapportait souvent le Midrash  selon lequel Pharaon avait attiré les enfants d’Israël en travaillant avec eux. Il avait institué la journée Nationale de la brique d’or, en se mettant une brique autour du coup, et avait oeuvré aux côtés du peuple afin de leur faire croire que le travail et  la réussite professionnelle étaient un réel honneur. A l’issue de cette journée où tout le monde s’était tellement investi, il avait révélé au peuple la récompense qui les attendait: puisqu’ils étaient capables de fournir de tels efforts, ils n’auraient dès lors plus droit de laisser passer un jour sans obtenir le même nombre de briques qu’ils avaient fabriqué ce jour là.

Le Yetser Hara use dans notre génération des mêmes stratagèmes, et nous tombons dans les mailles de son filet. Il nous fait croire qu’on sera heureux en travaillant 26 heures par jour (nouvelles journées en vigueur à Wall Street), et que c’est un honneur d’arriver à avoir le maximum de pyramides dans ce monde (building, immeubles et appartements de fonction, Porsche Ferrari, hôtel 13 étoiles sur le sable chaud…). Nous devons nous souvenir que le travail est une malédiction que nous avons écopée lors de la faute d’Adam Harishon « Tu mangeras le pain à la sueur de ton front » (Béréchit). Le travail ne doit donc pas être considéré comme une fin en soi et un épanouissement, mais comme un impôt duquel nous devons nous acquitter afin de pouvoir nous adonner à la vraie vie, celle de servir D’ et d’acquérir une place dans le monde éternel car, comme le ‘Hafets ‘Haïm  l’explique, vouloir payer un impôt maximum constituerait en fait une réelle folie.

La force du Yetser Hara est que comme Pharaon, il nous fait penser que ces travaux forcés sont une bénédiction, nous aveuglant et nous faisant passer à côté de la vraie vie, qui est d’étudier la Tora, de s’occuper de sa femme, de son mari et de ses enfants, d’aider nos frères du peuple juif…

Au début de notre Paracha, lorsqu’ Hachem demande à Moshé d’aller parler à Pharaon pour qu’il libère le peuple, ce premier répond: « Si déjà le peuple juif ne m’a pas cru lorsque je leur ai dit qu’ils allaient être libéré…à cause des travaux forcés et du souffle court… comment m’écoutera Pharaon?[3]

Ce raisonnement est dans un premier temps difficile à comprendre puisque Pharaon n’a jamais été soumis aux travaux forcés, or le Midrash nous explique que lorsque le verset parle des travaux et du souffle court, il s’agit de la Avoda Zara (de l’idolâtrie) à laquelle le peuple juif s’était tellement accroché qu’ils ne pouvaient s’en séparer pour s’attacher à Hachem et qui empêchait donc encore plus Pharaon, emblème de l’idolâtrie, d’écouter  Hachem.

 On entend ici par idolâtrie toute forme de services ou cultes qui ne sont pas dédiés à Hachem: ça peut être celui d’un Bouddha à la nuque lisse, du dollar, du Sterling, (l’euro étant très faible, je ne préfère pas le citer), des marques, de la mode, de l’esclavage au BBM Messenger, à What’s up ou  Facebook et la liste est encore longue.

Ce qui a valu la libération au peuple juif est la requête de Moshé à Pharaon de garder deux Shabbatot consécutifs puisque le Shabbat est l’occasion de s’arrêter de ce tourbillon et de cet esclavage des temps modernes, de penser à Hachem et au sens de la vie, et mériter ainsi de nous libérer de ce système fallacieux et redoutable. Aujourd’hui encore, les grands de la génération ont appelé à ce que l’ensemble des communautés du monde observe le shabbat dernier et le Shabbat à venir qui sont des jours fériés, afin de mériter de sortir de cet esclavage intensif et de pouvoir entrer dans le monde de la vérité.

 Nous verrons ainsi très vite le Libérateur Machiah’ et le règne dévoilé d’Hachem Qui nous comblera alors de toutes les bénédictions. Amen.

[1] Chemot Chapitre 5, verset 4 & suivants

[2] dans son livre « La voix des justes »

[3] (Je vous invite à voir le commentaire sur la Paracha de la semaine dans le livre Quelques gouttes de Lumière pour l’Eternité).

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