Torah de lumière

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
Bn̩ Brak, 26.01.20 Р29 T̩vet 5780 (61̬me GOUTTE)
BO

Moshé Rabénou: Un Symbole de reconnaissance (suite)

Chère famille,
Nous avions vu dans la dernière goutte de Lumière pour illuminer la journée l’importance fondamentale de la reconnaissance envers le prochain.
Rabbi Aharon Monsonégo grand Rabbin du Maroc, poursuivit en rapportant une Guémara surprenante selon laquelle tout celui qui reconnaît les bienfaits de son prochain en viendra à reconnaître ceux de Son créateur, tandis que celui qui conteste les bienfaits de son prochain en viendra à renier ceux de Son Créateur.
Comment cela se fait-il? Quel est le rapport entre ces deux sphères qui sont à priori extrêmement différentes?
En fait, étant donné que chacun reçoit ce qu’Hachem a prévu pour lui en fonction de ses mérites, si on conteste les bienfaits de notre prochain, on ne reconnaît pas que c’est Hachem Qui l’a placé sur notre chemin et contestons ainsi la Providence Divine. A l’inverse, en reconnaissant les bienfaits de notre prochain, on admet qu’ Hachem a utilisé celui qui a choisi de faire le bien pour donner à celui qui le méritait, selon le principe mentionné dans le Talmud : »Mégalgélim zekhout ‘al yédé zakay vé ‘hov ‘al yédé ‘hayav » qui signifie que « Hachem récompense ses enfants par le biais de ceux qui sont méritants, et punit par le biais de ceux qui sont coupables ». Tout en gardant leur libre arbitre, ces méritants et ces coupables accomplissent donc la Volonté d’Hachem en gratifiant ou en sanctionnant les enfants d’Israël.
Le Rav rapporta ensuite une des Maxime des Pères bien connue selon laquelle: « Tout celui qui dit un enseignement au nom de son auteur amène la Délivrance dans le monde ». Or en quoi le fait de faire preuve de reconnaissance est tellement important au point d’apporter la Géoula à l’humanité?
Le Maharal de Prague explique qu’il est très difficile de dire une chose au nom de celui qui nous l’a rapportée car l’homme aime naturellement annoncer de bonnes nouvelles ou dire des bonnes paroles qui attireront sur lui les faveurs et la considération de son interlocuteur, tandis que si il les rapporte au nom de son auteur, il se privera obligatoirement de ces honneurs. Pour cette raison, lorsqu’un homme s’habitue à être reconnaissant envers les personnes qui lui ont apporté quelque chose, il encourage systématiquement Hachem à envoyer la rédemption finale à travers laquelle Il vise à dévoiler Sa majesté à l’ensemble de l’humanité, tandis que l’attitude d’un homme ingrat qui se targuerait au contraire de l’avoir amenée par ses propres vertus s’oppose radicalement à cette finalité. La raison pour laquelle Moshé, le plus humble de tous les hommes, a été choisi pour libérer les enfants d’Israël est donc tout à fait claire, puisque son humilité permettait à la splendeur d’Hachem de resplendir de tout Son éclat et de toute Sa gloire, du fait qu’il ne faisait pas le moins du monde écran entre Hachem et Ses enfants.
Selon les propos du Maharal, nous comprenons à présent pourquoi garder deux Shabbatot consécutifs a le pouvoir d’amener la rédemption, puisque le Shabbat, nous disent nos sages, est l’une des plus vives expressions de reconnaissance envers Hachem. C’est également la raison pour laquelle le Midrash nous enseigne que garder le Shabbat correspond à observer toute la Tora, tandis que le transgresser revient ‘Has Veshalom à enfreindre tous les commandements et à nier l’existence d’Hachem. Etant donné que lorsque l’homme s’arrête le 7ème jour, il reconnaît qu’Hachem a créé le monde en 6 jours et qu’Il s’est reposé le 7ème , nous comprenons donc aisément que cette expression de reconnaissance qu’Hachem a créé le monde et qu’Il le dirige, peut tout à fait hâter la Géoula.
Que nous ayons le mérite de cultiver la reconnaissance envers notre prochain et envers l’Eternel pour voir enfin le dévoilement du Machiah’ Amen.