44e goutte d’Emouna : La grandeur et la magnanimité de Yossef envers ses frères

BECHEM HACHEM NA’ASSÉ VÉNATSLIAKH
01.01.20 – 4 Tevet 5780 (44ème GOUTTE)

VAYGACH

                                  

La grandeur et la magnanimité de Yossef envers ses frères

 

 

Nous assistons dans notre paracha aux retrouvailles entre Yossef et ses frères et surtout à son dévoilement devant eux. C’est un moment douloureux et émouvant ainsi que nous le voyons dans la paracha Vayigach, constituée de deux commentaires exceptionnels      :

  1. La vie et sa préservation suivant l’optique de la Tora

 

  1. Accepter la réprimande : préparation au jour du jugement.

Dans un commentaire précédent, nous avons vu la grandeur d’âme de Yossef, face à ses frères, dont il a voulu préserver l’honneur et la honte.

Après tant de souffrances, de solitude, de séparation avec ceux qui lui étaient si chers, Yossef trouve encore les forces de penser à l’autre, et de ne pas se venger. Il ressentait au plus profond de lui-même que ses frères n’étaient que l’instrument d’Hachem, les exécutants du projet Divin.

Rav Kaplan illustre ces propos par un commentaire édifiant du Rav Yéroukham Leibovitch, qui fut dirigeant spirituel de la Yéchiva de Mir, d’après le livre magistral de « Da’at Tora ».

Le Rav prétend que Yossef, au lieu de déverser sa haine et sa rancœur sur ses frères, s’est comporté avec pitié et miséricorde.

Il leur demandait en fait pardon, car ils avaient été choisis par Hachem pour faire payer les fautes, qu’il avait commises.

Cette attitude dépasse l’entendement, et nous laisse sans voix devant la grandeur d’âme de Yossef, dans une civilisation où chacun est convaincu d’avoir toujours raison.

Ce comportement, digne d’exemple, permet de se remettre en question et de s’élever à chaque épreuve, qu’Hachem place sur notre chemin. Ces épreuves prennent alors tout leur sens et nous permettent de nous rapprocher de la perfection, donc d’Hachem.

On comprend mieux alors, la phrase de la Tora qui dit :

« Birtsote Hachem darké ich, gam oyvav yachlim ito »-« Si l’homme décide de faire téchouva et de trouver grâce aux yeux d’Hachem, alors même ses ennemis feront la paix avec lui. »

N’ayant plus rien à payer, cet homme n’aura plus besoin d’avoir des ennemis, qui lui infligeront les réparations prévues par Hachem.

Nous voyons que Yossef Hatsaddik, au moment de faire tomber le voile de la vérité devant ses frères, fait sortir tous les égyptiens, pour leur éviter toute humiliation.

Pourtant, Yossef dit à ses frères, avant de les consoler :

« Je suis Yossef votre frère, que vous avez vendu pour l’Égypte.» (Béréchit Chapitre 45, verset 4)

Pourquoi leur rappeler un événement aussi douloureux, pourquoi ne pas le passer sous silence, eu égard à tous les sacrifices que Yossef est prêt à faire ? A-t-il besoin de se soulager, en prononçant ces paroles ?

Rav Leibovitch répond à cette question, en disant que souvent lors d’une dispute, on dissuade l’autre de s’excuser et de demander pardon. Á première vue, cela part d’un sentiment de grandeur et d’abnégation de passer sur son honneur !

Yossef nous révèle qu’en réalité au fond c’est le yetser hara’, qui motive un tel comportement. On ne veut pas écouter les excuses pour ne pas être contraint d’accorder le pardon, on veut pouvoir continuer à en vouloir à l’autre en toute quiétude.

Quand on a eu mal, on doit écouter les excuses pour « passer l’éponge » définitivement et faire table rase de tout le passé, pour repartir sur des bases saines et purgées de toute rancœur.

C’est pourquoi, Yossef a dit à ses frères dès le début, ce qu’il avait sur le cœur, pour leur ôter toute méfiance :

« Peut-être nous tend-il un piège, quand révèlera-t-il enfin ses véritables intentions ! »

Yossef pose d’entrée de jeu « carte sur table », afin que ses frères soient à l’aise et se sentent pardonnés.

Sans la lumière de la Tora, et sa finesse de raisonnement, comment aurions-nous pu gérer nos relations humaines ? Comment aurions-nous pu déjouer les plans et les pièges du yetser hara’, qui déguise parfois nos mauvaises vertus en actions valeureuses ?

Inspirons-nous du comportement de nos ancêtres, pour nous construire sainement.

Rejetons les philosophies étrangères et posons-nous les vraies questions : à travers l’épreuve, avons-nous su intégrer les principes de Tora, afin que nous soyons dignes de notre Père !

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