Torah de lumière

BECHEM HACHEM NA’ASSÉ VÉNATSLIAKH
13.12.22 Р19 Kislev 5783 (38^̬me GOUTTE)
VAYECHEV

Le kivouv av vaém : Écouter son père au prix de sa vie 

 

Dans notre paracha, Ya’acov appelle son fils pour lui demander d’aller rejoindre ses frères, qui étaient partis pour faire paître le troupeau à Sichem. Chapitre 37, verset 12 et 13 :

 « Israël (Ya’acov) dit à Yossef : « Tes frères font paître les troupeaux à Sichem. Viens donc, je veux t’envoyer auprès d’eux. »

Il lui répondit : « Me voici ! » 

Rachi commente l’expression « Me voici »-« Inéni », qui avait été prononcée dans des moments clés de l’histoire de nos Pères, par exemple par Avraham Avinou, dans le sacrifice de son fils, en réponse à l’appel d’Hachem, également par Yits’hak et Ya’acov quand Hachem s’était adressé à eux.

Nous voyons ici Yossef se faire le digne héritier, de ses ancêtres.

Rachi commente à l’aide du Midrach Tanhouma Vayéra 22 : « hinéni » est une expression d’humilité et de zèle, montrant ainsi l’amour de l’accomplissement de l’ordre reçu.

Il fut prompt à obéir au commandement de son père, bien qu’il sût que ses frères le haïssaient (et donc qu’il courait un grand danger en allant les rejoindre), c’est ce que nous explique le Midrach Rabba (84,13).

Nous savons, en effet, des versets précédents que les frères de Yossef n’avaient plus de sentiment de fraternité à son égard, échaudés par son attitude de délation.

Nous voyons d’ici, combien il faut être prêt à risquer sa propre vie, pour accomplir l’ordre d’un père, lorsqu’il est en adéquation avec la Volonté divine. Il en va, de même, pour l’ordre d’un Rav, puisque Ya’acov était à la fois le père et le Maître de Yossef.

Ceci n’est valable que lorsque cet ordre correspond à la Volonté du Tout puissant, comme nous l’apprenons du Traité Kiddouchine, de la juxtaposition des versets dans paracha Kédochim :

« Ich Aviv véimo tiraou véète chabétotay tichmorou Ani Hachem » – « L’homme, sa mère et son père il craindra, et le chabbat il gardera, Je suis Hachem.»

L’homme doit donc craindre ses parents, en accomplissant leur volonté, seulement dans le cas où, ce qu’ils lui demandent ne contrevient pas aux préceptes d’Hachem, écrits dans la Tora :

 « Si tes parents te demandent de transgresser le chabbat, alors « Le Chabbat, tu garderas car Je suis Hachem » et Ma Volonté l’emporte sur la leur.

Nous comprenons aisément que nous devons le respect à nos parents, et que nos parents doivent respecter Hachem, qui est notre Père à tous, ainsi que le dit le Talmud :

 « Quelle parole accomplit-on celle du Maître ou celle du père ? Bien évidemment, c’est celle du Maître qui prime ! »

Nous pouvons cependant nous questionner, quant au bien-fondé de l’ordre de Ya’acov, qui semble des plus surprenants.

Comment peut-il envoyer son enfant dans une situation aussi périlleuse ?

Le Midrach Rabba (84,13) et le Traité Sota 11a répondent à cette question.

Ya’acov savait que le départ de Yossef allait marquer le commencement des pérégrinations d’Israël, ainsi qu’il avait été prédit à Avraham dans l’alliance de ben habétarim :

 « Ta descendance sera étrangère.» Ya’acov sentit vraisemblablement par inspiration prophétique, que le temps était venu pour que la prophétie s’accomplisse. C’est pourquoi il envoya son fils, malgré le danger.

Nous devons nous renforcer dans la mitsva du respect des parents, prenant pour exemple l’abnégation de Yossef.

Ainsi nous mériterons l’abondance et la richesse, ainsi que le prône mon Maître Rabbi Makhlouf Fhima, qui fait dépendre la bérakha du respect des parents.

Yossef s’est plié aux injonctions de son père, et a eu l’immense mérite de régner sur toute l’Égypte et devenir, en temps de famine, l’homme financier le plus influent au monde !

Que nous méritions de respecter le commandement de « kivoud av vaèm », pour prolonger nos jours sur terre, et bénéficier de bienfaits matériels ; pour pouvoir servir Hachem !