35e goutte d’Emouna : Qui est l’homme riche ?

BECHEM HACHEM NA’ASSÉ VÉNATSLIAKH
03.12.20 Р17 Kislev 5781 (35̬me GOUTTE)

VAYICHLA’H

« J’ai beaucoup » … « J’ai tout » ‘Essav – Ya’acov

Qui est l’homme riche ?

 

Une fois de plus, le conflit entre deux mondes, ce monde-ci representé par ‘Essav et le monde futur incarné par Ya’acov, se profile dans cette paracha.

Mon Maître Rav Yossef Bentata chlita, a mis en exergue ces approches de vie contradictoires par les simples paroles échangées entre Ya’acov et ‘Essav au chapitre 33, versets 8 à 11.

Lorsque Ya’acov insiste auprès de son frère, pour qu’il accepte ses cadeaux, ce dernier répond avec orgueil et suffisance :

« J’en ai amplement, mon frère, garde ce qui est à toi. »

Ya’acov le prie avec insistance de prendre ce qu’il a préparé à son intention, et conclut :

« Reçois donc la bénédiction qui t’a été apportée, puisque qu’Élokim m’a favorisé, et que j’ai tout. »

Il insista et il accepta.

Rachi commente sur ce dernier verset : « J’ai tout ce dont j’ai besoin… » Tandis qu’‘Essav a proclamé orgueilleusement « j’ai beaucoup », beaucoup plus que, ce dont j’ai besoin ».

Celui qui se vante d’avoir beaucoup, sous-entend qu’il n’en a jamais assez, et qu’il en attend toujours plus. Il pense que nous sommes venus dans ce bas-monde, pour jouir des plaisirs matériels.

Le Talmud nous enseigne à ce sujet, que plus on se rassasie, plus on est affamé ; et plus on s’affame, plus on est rassasié (Talmud Soukka).

Ainsi, lorsqu‘Essav dit qu’il a beaucoup, ce n’est pas pour exprimer sa reconnaissance envers Celui à qui il doit tout et qui Lui a tout procuré, mais simplement pour exprimer sa supériorité sur son frère.

Il se vante de quelque chose, qui ne dépend pas de lui, puisque la bérakha est attribuée par Hachem Seul, qui fixe la subsistance de chacun.

En revanche, nous voyons la grande humilité de Ya’acov Avinou et sa foi sans limites, sa joie et sa sérénité sans pareille.

« J’ai tout », même si j’ai moins que toi et que je pourrai avoir beaucoup plus, je sais que j’ai tout ce qu’il me faut pour accomplir ma mission dans ce monde.

Cette joie intense de Ya’acov découle d’une foi profonde qu’Hachem donne à chacun exactement ce qu’il lui faut, et d’une simplicité et d’une modestie exemplaires, que nous avions découvertes dans la prière de Ya’acov, lorsqu’il demanda à Hachem, dans le livre de Béréchit :

« Donne-moi du pain pour manger, et un vêtement pour me vêtir. »

Ya’acov Avinou, malgré son combat et sa proximité avec Hachem, gagnée à l’issue de durs efforts, ne pensait pas, que lui revenait de droit, plus que le minimum vital contenu dans sa prière.

Ainsi, il considérait que chaque supplément était inutile.

Ce comportement de Ya’acov, qui est la clé du bonheur, illustre la maxime des pères de Ben Zoma (Chapitre 4,1) :

« Quel est l’homme riche ? Celui qui se réjouit de son sort. »

Les patriarches, qui possédaient la bénédiction comprise dans le terme « tout », furent à l’abri des tahavot suggérées par le yetser hara’. Cet adjectif « tout » a un attribut de sainteté, propre aux tsaddikim.

Que nous ayons nous aussi, cette grande clairvoyance de sentir que le vrai salaire des justes est dans le monde futur, et de demander à Hachem ce qu’il nous faut pour accomplir notre mission dans ce monde, pour nous préparer ici-bas, afin d’entrer dans le palais du monde de l’Éternité !

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