4e goutte d’Emouna : Le monde repose sur le ‘hessed : l’entraide et la bienfaisance

BÉCHEM HACHEM NA’ASSÉ VÉNATSLIAKH
19.10.20 – 2e jour de Roch Hodesh Heshvan 5781 (4ème GOUTTE)

NOA’H

 

Le monde repose sur le ‘hessed : l’entraide et la bienfaisance

 

Aujourd’hui, je vous livre un commentaire merveilleux que j’ai eu le plaisir d’entendre de notre Maître, Rav Moché Kaplan.

Nous savons que Noa’h a construit l’arche pour abriter sa famille et les animaux durant 120 longues années, où il a dû fournir d’énormes efforts.

Rachi nous explique qu’Hachem aurait pu lui donner la force et la sagesse de construire cette arche plus rapidement, mais Il voulait laisser le temps aux gens de la génération de s’interroger sur les motifs de la construction de l’arche et de faire téchouva.

Par la suite, les conditions de vie dans l’arche de Noa’h nous sont décrites par Éli’ezer, serviteur d’Avraham, qui connut Chem, le fils de Noa’h. Ce témoignage est rapporté dans le Talmud Sanhédrin 108b.

Les conditions de vie étaient terribles. Noa’h, ses enfants et leurs femmes n’ont cessé de nourrir les bêtes, nuit et jour, sans répit.

Il raconte même qu’il y avait une créature appelée « zikit », sorte de lézard, impossible à nourrir. Ils ont tout essayé, jusqu’au jour où, en épluchant une grenade, un ver en jaillit et ce zikit le goba. Ils comprirent alors qu’il ne se nourrissait que de vers et en firent un élevage.

Un jour, Noa’h tarda à donner à manger au lion, qui n’avait pas reçu sa pitance, à la suite d’une forte fièvre. Ce dernier lui assena un coup à la hanche et le rendit boiteux à vie.

Une autre source du Midrach Rabba nous enseigne que Noa’h sortit de l’arche, au terme des 40 jours de besogne, épileptique et crachant du sang. Il faisait un froid terrible dans l’arche, qui n’était certes pas, dotée de l’air conditionné.

Rav Éliyahou Lopian, un des plus grands hommes de Torah de notre dernière génération, qui eut le mérite de voir Éliyahou Hanavi, pose plusieurs questions sur cette surprenante description.

Pourquoi Hachem ne permit-Il pas à Noa’h de construire plus vite l’arche sans se fatiguer ?

 

Pourquoi, n’a-t-il pas reçu, durant ces jours et nuits interminables, une aide providentielle ? Pourquoi Hachem n’a-t-Il pas eu pitié du tsaddik et de sa famille et ne leur a-t-Il pas donné des conditions de vie plus aiséesou d’autres procédés destinés à leur procurer plus de confort ?

 

Nous avons déjà soulevé ce point épineux, quele monde devait être détruit parce que les habitants ne faisaient que prendre, alors qu’Hachem nous a invités à donner en nous offrant la vie, c’est là notre raison d’être.

Les relations interdites, l’idolâtrie et le vol avec violence, qui étaient le lot de cette génération, sont l’expression parfaite de prendre : l’antithèse du don.

Hachem triste de voir comment Ses créatures avaient détourné le sens du monde, voulut détruire l’ensemble de l’humanité. Comment sauver cette dernière ? Si ce n’est par le don !

Voilà pourquoi Noa’h pendant 120 ans, s’est donné corps et âme, pour construire cette arche, et répondre à ceux qui le questionnaient en tentant de leur sauver la vie et en s’appliquant à accomplir la Volonté d’Hachem.

Il en fut de même par la suite. Pour rétablir et combler le déséquilibre causé par l’ensemble de l’humanité, il fallait s’investir pour faire du ‘hessed à l’intérieur de l’arche, en s’occupant des êtres les plus bas et les plus insignifiants, afin de les maintenir en vie.

Ce besoin de tout donner pour compenser les graves dérives de la génération, qui recherchait le bien-être et l’autosatisfaction, ne va pas de pair avec le confort et le luxe.

Voilà pourquoi, Hachem ménagea des conditions de vie difficiles, pour que le mérite du ‘hessed dans le sacrifice donne à Noa’h et à sa famille, la possibilité de se maintenir en vie dans cette génération dépravée, au milieu de ce cataclysme sans pareil.

D’autres pensaient que Noa’h avait manqué d’empressement envers les frères de sa génération, qu’il n’avait pas suffisamment renforcés, en allant vers eux avec amour. C’est pourquoi Hachem lui donna, dans l’arche, l’occasion de réparer cette faute.

Ce cours est porteur d’un message lourd de conséquences. Il doit nous réveiller, nous interpeler.

Rav Éliyahou Lopian, dit qu’aujourd’hui le monde n’est pas moins en danger qu’à la génération du déluge. Combien de nos frères ne se plient pas à la Volonté d’Hachem et s’écartent du chemin de la vie !

Chaque jour, 60% de la population s’assimile dans les grandes villes et se laisse fasciner par le « miroir aux alouettes », qu’est le monde occidental.

Nous sommes dans une génération où toutes les valeurs sont bafouées, aussi refugions-nous dans l’arche, qui est symbolisée par les yéchivot, les maisons d’études, les séminaires, les synagogues, où la Tora est étudiée avec cœur et assiduité.

Mais cette Tora ne suffit pas, pour que l’arche puisse protéger de la destruction, il faut y associer le ‘hessed : l’entraide entre les enfants d’Israël, l’aide aux plus démunis, le soutien moral à ceux qui en ont besoin.

Rav Éliyahou Lopian conclut ce commentaire extraordinaire, en disant que, si déjà le fait de s’occuper des plus basses créatures de l’univers a sauvé Noa’h et sa famille de la destruction, alors a fortiori, le fait de nous investir pour nos frères du peuple d’Israël, qui sont créés à l’image d’Hachem et ont une étincelle divine en eux, nous protégera des terribles épreuves de la fin des temps.

Ainsi qu’il est dit dans notre Sainte Tora :

« ‘Olam ‘hessed ibané » – « Le monde repose à chaque instant sur l’entraide.»

Que nous méritions d’associer la Tora au ‘hessed : vertus fondamentales de notre association « Pour Un Monde Meilleur », par ce mérite nous vivrons pour l’Éternité !

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