227e goutte d’Emouna : Les dix jours de téchouva : une comédie ?

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
22.09.20 ‐ 4 Tichri 5781 (227e GOUTTE)

 

Les dix jours de téchouva : une comédie ?

 

Gmar ‘hatima tova, Chana Tova, tiskou léchanim rabot né’imot vétovot.

Une année pleine de bénédictions, que nous soyons tous scellés dans le livre de la vie et des tsaddikim, pour une année encore plus proche du Roi des rois.

Je vous demande mé’hila, si j’ai pu offenser l’un de vous durant ces moments partagés, ce n’était pas mon intention. Ma seule volonté est motivée par mon grand amour pour vous, et mon amour d’Hachem, alors je m’efforce de nous rapprocher, nous tous, les enfants d’Hachem de notre Père, qui est au Ciel.

Á l’occasion de ces jours de repentir et de téfila, je ne vous cache pas que j’ai beaucoup prié et pensé à vous. J’espère que nous nous sommes bien préparés et que nous n’avons pas raté ce rendez-vous unique.

Á présent, nous sommes entrés dans les dix jours de téchouva, cadeau précieux qu’Hachem nous a offert, afin d’effacer toutes nos fautes.

Les Mékoubalim (Maîtres du Zohar) nous enseignent que chacun des sept jours, qui séparent Roch Hachana de Kippour, permet de réparer toutes les fautes commises, chacun de ces jours, depuis le début de notre vie.

Le Choulkhan ‘Aroukh enseigne que durant ces dix jours, il faut s’efforcer de ne pas manger du pain, qui a été cuit par des goyim (et dont les fours n’ont pas été allumés par des juifs.

Rappelons ici que la halakha interdit de manger des plats, qui ont été cuisinés par des goyim.

Le Choulkhan ‘Aroukh précise également qu’il faut faire l’effort de ne boire que du lait surveillé (chamour) durant cette période afin de montrer notre zèle et notre bonne volonté au Créateur.

Ces éléments de la halakha semblent être des mesures de piété d’un niveau trop élevé pour certains, il y aurait tellement d’autres choses à corriger avant ! Et puis surtout et après tout, de qui se moque-t-on ? On sait très bien qu’après ces dix jours, on ne va sûrement pas maintenir ces mesures de piété, dans le domaine alimentaire et on recommencera à s’appuyer sur des avis moins stricts.

Alors qu’est ce que nous demande la halakha, de jouer la comédie ?

Cette question avait été soulevée par mon Maître Rabbi Yossef Bentata, il y a quelques années dans un chi’our de Moussar à la Yéchiva Or Hah’aïm.

Il avait répondu de façon atypique en nous contant l’histoire de Louis de Funès. Il fut un temps où ce dernier était un antisémite notoire.

Son image du peuple juif changea radicalement, lorsqu’il revêtit le chtraymel et l’habit de ‘hassid de Rabbi Jacob. Mais pourtant ce n’était qu’un film, que le temps de quelques jours de tournage, comment est-il devenu philosémite en si peu de temps ?

La réponse à cette question nous permettra de répondre à notre problématique. Lorsque l’on se déguise, on est influencé par notre façon de nous vêtir, et lorsque l’on opère des changements extérieurs et superficiels, alors ils ont une incidence et une influence sur notre intériorité.

C’est la raison pour laquelle, il est interdit de se déguiser à Pourim en mécréants, car ces derniers peuvent avoir une influence négative sur l’enfant.

Si Louis de Funès ne pouvait endosser l’habit du tsaddik sans s’éprendre d’un amour pour le peuple d’Hachem, alors nous, a fortiori enfants d’Israël.

Si nous nous déguisons en tsaddik durant ces dix jours en prenant sur nous des mesures de piété,qui dépassent notre niveau et en voyant combien c’est doux et noble d’être tsaddik, nous allons avoir envie de poursuivre cette voie durant toute l’année,afin d’atteindre cette merveilleuse image.

Rabbi Yamine Tolédano avec lequel j’ai eu l’honneur d’étudier ce Chabbat Téchouva, a soulevé une question : en quoi avons-nous changé depuis Roch Hachana ? Nous avons vécu deux journées de téfila intenses semblables à des anges, mais après qu’en est-il ?

Dans la conversation, il s’est repris et m’a révélé qu’il était certain que ces jours nous permettent d’évoluer.

Si chaque année, nous n’allons pas de mal en pis, c’est qu’il y a des moments, où nous montons d’un degré, puis redescendons au fil des jours, jusqu’au Roch Hachana suivant, qui nous permet de progresser et de nous élever. Voyant l’intensité et la qualité de la téfila de Roch Hachana, la prière que nous adressons à Hachem le restant de l’année semble insipide. Prenons conscience de nos forces en ces jours privilégiés, tâchons de poursuivre cette élévation et de nous rapprocher d’Hachem.

Que nous fassions une téchouva guemoura, qu’Hachem nous aide à nous purifier ! Je profite de ces jours de pénitence pour lancer un appel, à tous ceux qui pourraient venir en aide aux tsaddikim, sur lesquels le monde repose.

Le peuple juif a coutume de faire des kaparot, la veille de Kippour, pour protéger le foyer. La coutume, aujourd’hui, est de donner des sommes d’argent aux personnes nécessiteuses, afin qu’elles puissent consommer le repas précédant le jeûne de Kippour.

Nous connaissons des personnes exceptionnelles, qui entrent dans cette catégorie. Je vous prie du fond du coeur de nous faire parvenir les fonds de vos kaparot, afin de leur venir en aide. Elles prieront pour vous et la tsédaka vous sauvera de la mort comme nous l’enseigne le Talmud.

 

 

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