225e goutte d’Emouna : Dans la crainte mais la confiance : le peuple ou l’individu

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
17.09.20 – 28 Eloul 5780 (225e goutte)

Dans la crainte mais la confiance : le peuple ou l’individu

 

Á quelques heures du jugement, nous pouvons réfléchir sur la manière de sanctifier notre pensée et notre cœur, pour nous présenter honorablement devant Hachem notre Juge, notre Roi et notre Père de Miséricorde.

Nous avions soulevé une question au cours de cette préparation de la fête.

Comment se fait-il que d’un côté, le sentiment qui doit prévaloir durant ces jours redoutables est la crainte du Ciel et la peur du jugement et d’un autre côté, la halakha nous recommande d’aborder ces journées avec une certaine joie ?

Il est interdit de jeûner. On se coupe les cheveux et on se rase la barbe, afin de ne pas avoir une apparence de deuil. On revêt des vêtements blancs (selon certaines coutumes), on mange et boit dans une atmosphère détendue.

Parlant avec mon Maître Rabbi Moché Kaplan hier, afin de lui demander dans quel état d’esprit nous devions aborder ces journées décisives, il a répondu à cette énigme à l’aide d’un commentaire du Saba de Kelem.

Le Saba Rav Simh’a Zissel, qui était un véritable « ange » d’Hachem, explique que le juif est jugé sur deux plans :

  • KLAL ISRAËL : dimension collective du peuple, où chaque individu est rattaché à la masse sans en être exclu. Cette catégorie a reçu la promesse du Créateur dans la Tora que le peuple sera éternel et survivra jusqu’à la venue du Machia’h.

« Velo kiliti éte Bné Israël.»-« Je ne détruirai pas les enfants d’Israël.»

Nous avons pu vérifier cette promesse d’Hachem à travers chaque génération où des peuples se sont levés pour nous anéantir, mais Hachem nous a sauvés de leurs mains.

  • ‘AM ISRAËL : dimension individuelle du peuple. Chaque homme en tant qu’entité, est jugé, en fonction des mitsvot et des ‘avérot qu’il aurait commises. Combien de personnes plus vertueuses et plus saintes que nous, ont quitté le monde avant nous ?

Voilà pourquoi, le sentiment que nous ressentons à Roch Hachana est ambivalent :

  • La grande confiance et la joie que nous éprouvons, de faire partie du klal Israël, et que notre peuple vivra éternellement, ce qui nous rassure et nous réjouit.
  • La crainte en revanche que D. décide de ne nous juger en fonction de nos mérites individuels et d’être exclus du peuple.

Nous comprenons à la lumière de cette brillante analyse du Saba de Kelm les sentiments ambigus, que nous devons ressentir.

Cependant, on rapporte dans le Talmud qu’au temps de la destruction du Temple, nos ennemis ont voulu exterminer les dix martyres de Jérusalem.

Á cet instant, Rabbi ‘Yichmaël Cohen Gadol est monté dans le Ciel pour savoir si le décret était d’ordre terrestre ou céleste.

Lorsqu’on lui a répondu qu’Hachem avait décidé ainsi, il s’est mis à danser et à se réjouir avec les autres Sages de la Guémara, qui allaient mériter de mourir, en sanctifiant le Nom d’Hachem et en réparant les fautes de ‘am Israël.

Ces Sages s’étaient tellement annulés qu’ils étaient arrivés à un stade, où ils n’avaient aucune crainte de quitter ce monde, si telle était la Volonté d’Hachem.

Ce sont des niveaux qui sont loin de nous, mais c’est le chemin vers lequel il faut tendre. Ainsi l’homme peut aborder ces jours redoutables avec une grande confiance, car plus il annihile son « égo », plus il aura la chance d’être jugé en fonction du Klal Israël.

Que nous ayons le mérite de faire partie des tsaddikim et d’accepter avec amour ce qu’Hachem décidera pour nous, espérant vite être gratifiés de la Délivrance ultime !

Ainsi devons nous prier de tout notre cœur en ce Roch Hachana.  Notre requête est de faire règner Hachem sur nous : « D. dévoile la splendeur de Ta Majesté, afin que nous puissions te servir d’un cœur entier.»

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