25e goutte d’Emouna : Le partage des deux mondes
BECHEM HACHEM NA’ASSÉ VÉNATSLIAKH
28.11.24 – 27 Mar ‘Hechvane 5785 (25ème GOUTTE) – TOLEDOT
Le partage des deux mondes
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Dans la goutte précédente, « Apprendre la Tora : le monde de l’action », nous avions évoqué la dispute de Ya’acov et ‘Essav dans le ventre de Rivka.
Une des explications du Midrach est qu’en fait ils se heurtaient l’un contre l’autre, se disputant l’héritage des deux mondes.
Notre Maître, Rav Yossef Bentata expliquait toujours qu’avant d’entrer dans le monde de la Tora, il faut savoir comment y accéder.
Il faut être conscient que la vie au service d’Hachem est exceptionnelle mais suppose un travail sur soi, une méditation, un questionnement de tous les instants. Pourquoi suis-je venu au monde, quelle est ma mission sur terre, vers où mes pas me conduisent-ils ?
On pourrait facilement perdre de vue notre raison d’être dans ce bas-monde, plongés dans un exil, vecteur de ténèbres et d’obscurantisme.
Il nous disait toujours, que le Club Med’ a été créé pour les nations, pour qu’elles puissent s’occuper et passer le temps.
De même, les stades, les théâtres, les cinémas, et autres moyens de « tuer le temps ». Ces démarches sont le symbole de ce monde-ci. C’est celui qu’‘Essav choisit, en s’adonnant à la chasse, aux repas fastueux, puis aveuglé par ses passions et pulsions, il finit même par en venir à transgresser les trois péchés capitaux : le meurtre, l’idolâtrie et les relations interdites.
Lorsque Ya’acov voulut lui acheter le droit d’aînesse, il lui demanda en quoi il consistait.
Lorsque Ya’acov lui dit qu’en tant que cohanim (titre qui était conféré avant la faute du veau d’or à tous les aînés), il y avait des règles redoutables, qu’on ne devait pas enfreindre sous peine de mort, ‘Essav échangea alors sans scrupule, son monde futur contre un plat de lentilles, un plaisir passager.
Ya’acov comprit très vite que nous sommes dans ce monde comme dans un couloir, une antichambre du palais royal, qu’est le monde futur.
Voilà pourquoi, il œuvra toute sa vie avec abnégation, courage, et l’amour de l’effort, qu’il étudia quatorze ans, dans la yéchiva de Chem et ‘Ever, où pas une seule nuit, il ne dormit.
Il avait alors compris, qu’aujourd’hui nous est donné pour accomplir les commandements ici-bas et demain pour en récolter le salaire dans le monde futur. Il n’aurait jamais pu troquer son monde futur pour des jouissances éphémères.
L’objet de ce commentaire n’est pas de condamner avec force et de façon systématique les distractions et loisirs (lorsqu’ils ne sont pas contraires à la halakha, s’entend !), mais de les remettre à leur juste place.
Pour ‘Essav, le loisir est la finalité de ce monde, alors que pour les descendants de Ya’acov, il doit être un moyen, pour mieux atteindre la finalité, qui est d’honorer la Volonté de Celui à qui nous devons la vie.
Par exemple, chaque fois que l’on tire profit de ce monde, en mangeant, en nous distrayant, pour prendre des forces pour servir Hachem, tous ces actes nous sont comptés comme une mitsva.
Lorsque nous sommes prêts à vivre dans cette optique, nous devons quand même savoir, que pour nous, bné Israël, le fait de vivre en vue du monde futur, est la meilleure façon de vivre ce monde-ci.
Ainsi, celui qui vit avec la Tora, hérite des deux mondes, alors que celui qui pense profiter de ce monde comme il l’entend, est privé des deux mondes.
Que nous ayons le grand mérite de comprendre cette Vérité et de vivre en phase avec elle, pour mériter les bénédictions de Ya’acov !