Torah de lumière

BÉCHEM HACHEM NA’ASSÉ VÉNATSLIAKH
10.08.20 Р20 Av 5780 (197^̬me GOUTTE)

 « Tu aimeras le converti »

 

La paracha Ekev lue ce Chabat évoque un commandement positif au chapitre 10, verset 19 :

« Vous aimerez l’étranger (le prosélyte) car vous avez été des étrangers dans le pays d’Égypte. »

Rachi rapporte le traité Baba Metsia 59b pour commenter ce verset :

« Le défaut dont tu es affligé, n’en fais pas reproche à autrui ! »

Ce commandement est parfois bafoué, notamment dans les milieux du judaïsme traditionnel où l’on a tendance à déprécier les convertis. Le paradoxe est que ces convertis pratiquent parfois la Tora de façon plus fidèle que ceux qui les méprisent.  C’est une tendance naturelle de l’homme, que d’affliger une autre personne du défaut qu’il a lui-même.

C’est pourquoi, la Tora a tenu à nous donner une mitsva d’aimer le prosélyte, afin de déraciner les a priori, que le yetser hara’ voudrait faire entrer en nous.

Les vrais convertis peuvent devenir aussi pieux et proches d’Hachem que les personnes nées juives.

Rabbi Méïr Ba’al Haness, en est l’exemple frappant. Sommité parmi les Sages d’Israël, il était pourtant le petit-fils de Néron, empereur romain, qui s’était converti peu avant la destruction du Bet Hamikdach, ainsi que nous le rapporte le Talmud dans Guitine (chapitre 5).

Un Midrach nous enseigne que les convertis sont en fait juifs depuis le mont sinaï, ils faisaient partie d’une minorité à avoir accepté la Tora, parmi les nations, qui l’avaient refusée.

Voilà pourquoi, Hachem n’a pas voulu les pénaliser, Il leur a permis d’entrer au sein du peuple juif par la voie de la conversion, donc à cet égard ils peuvent être aussi juifs que nous, puisqu’ils ont accepté la Tora en même temps que nous. Toutes ces âmes se tenaient au Mont Sinaï. Tels sont les propos tenus par le Rav Moché Lowy.

Il est vrai, cependant, qu’il faut rester vigilant sur les réels motifs d’une conversion.

Notre Maître, Rabbi Imanouel Tolédano, nous rapportait que si un converti n’accepte pas à 100% les commandements de la Tora, au moment où il s’engage devant le Tribunal Rabbinique, il n’est pas considéré comme juif devant Hachem, ce qui peut avoir de graves conséquences.

Voilà pourquoi, il convient de vérifier que ces prosélytes souhaitent recevoir sur eux l’intégralité du joug de la Tora et des mitsvot, même des commandements en apparence les plus contraignants.

Si jamais cette acceptation est parfaite, alors, lors du mikvé de la conversion, ils reçoivent une néchama ‘hadacha, une nouvelle âme, qui leur permet de servir Hachem de la meilleure façon.

Nous pouvons comprendre les raisons pour lesquelles les autorités du judaïsme orthodoxe se montrent si strictes, avant d’accepter des prosélytes, dans la communauté d’Israël.

Il convient de mettre à l’épreuve leur volonté et leur sincérité, afin de voir s’ils deviendront de véritables juifs.

Que nous ayons le mérite de respecter tous les commandements de la Tora, et d’aimer chacun des membres de la communauté d’Israël, comme il se doit !