Torah de lumière

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
07.07.20 – 15 Tamouz 5780 (174^ème GOUTTE)

HILOULA DU OR HA’HAÏM HAKADOCH

Chère famille,

Nous vivons aujourd’hui un grand jour, puisque nous célébrons la Hiloula du Or Ha’haïm Hakadoch, Rabbi Haïm Benattar, qui a compté parmi les plus grands Maîtres du Judaïsme Marocain et mondial, des dernières générations.

Le Baal Chem Tov (fondateur du Hassidisme) le surnommait : la lumière de l’Ouest du Monde. Ce Rav est honoré et vénéré par tous les courants de Tora du monde, des Sépharadim aux Achkénazime en passant par les Hassidim. Il se fit notamment connaître par son commentaire sur la Tora étudié dans le monde entier.

En l’honneur de sa Hiloula, je vous livre un commentaire issu de son livre sur la Paracha de notre semaine, que j’avais reçu d’un de mes maîtres, le Tsadik Rabbi Haïm Tapiero[1].

Dans notre Paracha nous assistons à la grave profanation du Nom d’Hachem, de Zimri Ben Salou, prince de la Tribu de Chimone, du fait de la relation interdite qu’il a entretenu au vu et au su de tous avec une femme qui lui était interdite, Kosbi Bat Tsour, fille des Princes de Mydiane. Rachi précise que cette perversion était une conséquence du conseil de Bil’am qui voyant qu’il ne pouvait maudire le peuple béni d’Hachem, a voulu les faire trébucher dans les relations interdites, afin que la présence Divine se retire du camp d’Israël[2]: « Elokéém Chel Elou soné zima » : « le D’ de ce peuple haït profondément les mauvaises mœurs ». Pour faire tomber le peuple juif, les rois et princes ennemis, ont été prêts à prostituer leurs propres filles en premier.

Une épidémie emportant 24 000 membres du peuple juif a alors sévi, et plus de 140000 autres ont péri du fait de ces relations interdites avec les filles de Moav et de Mydiane[3].

Un homme alors inconnu, se leva et vengea la vengeance d’Hachem, en transperçant à l’aide d’une lance devant tout le peuple le Prince de la Tribu de Chimone et sa concubine Mydianite, pour montrer au peuple ce qui arrive à celui qui profane publiquement le Nom d’Hachem.

Pour que cet acte ne soit pas considéré comme un meurtre au regard de la Tora, il fallait que cette action soit accomplie complètement pour la gloire du Ciel, et non pas pour se venger d’un contentieux ou passer ses nerfs sur une personne qui aurait dérangé les principes directeurs de sa conscience.

Le Or Ha’haïm doué de l’inspiration Divine nous explique pourquoi Moshé, Aharon, les autres présidents de Tribu qui étaient plus grands et plus connus que Pin’has ne se sont pas levés contre Zimri ben Salou.

Pinh’as faisait partie d’une famille de Léviim, il était un cousin de Moshé et d’Aharon. Cependant lorsque Hachem a nommé Aharon et ses fils et tous leurs descendants en tant que Cohanim (prêtres de Service), Pinh’as n’a pas été reconnu comme Cohen de service. On peut imaginer la difficulté d’un tel statut. Il aurait pu demander à ce que l’équité soit observée, à recevoir l’honneur de compter parmi les prêtres. Imaginons nous à sa place, au mariage d’une personne importante du peuple, il s’approche pour entrer, voit tous ses cousins à la table d’honneur, et lui s’assit discrètement dans un petit coin de la salle. Quelle épreuve redoutable ! On peut imaginer qu’il eût la force de ne pas contester, mais celle de ne pas jalouser et de ne pas envier en son cœur les membres de sa famille est quelque chose de quasiment inhumain.

Et bien, le Or Ha’haïm nous révèle que durant ces nombreuses années, il n’a jamais ressenti dans son cœur la moindre jalousie pour ses cousins Cohanim, il a accepté avec amour la Volonté d’Hachem en travaillant contre le Yetser Hara des honneurs chaque jour de sa vie.

C’est alors que mesure pour mesure, lorsqu’est venu le moment de jalouser la jalousie d’Hachem, comme il avait travaillé toute sa vie contre la jalousie, l’acte qu’il a accompli pour réprimer le mépris d’Hachem était à 100% pour la Gloire d’Hachem.

Ce commentaire est exceptionnel, et il nous montre comment un homme qui se prépare toute sa vie à une épreuve peut sortir victorieux et avec des récompenses éternelles comme nous le verrons demain, avec l’aide du Ciel (bli neder).

Que le mérite du Or Ha’haïm Hakadoch protège tout le peuple d’Israël et nous fasse vivre la venue du Machia’h de nos jours amen. 

[1] du temps où j’étudiais à la Yeshiva Or Ha’haïm de Jérusalem

[2] Traité Sanhédrin 106

[3] Pour un commentaire plus complet se rapporter au Livre Quelques Gouttes de Lumière pour l’Eternité, sur Paracha Pin’has : La Pudeur : bouclier du peuple juif.