227e goutte : Comment prier à Kippour ?

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
14.09.21 ‐ 8 Tichri 5782 (227e GOUTTE)

Comment prier à Kippour ?

 

Avant d’aborder ce jour qui compte parmi les plus importants de l’année, nous devons savoir dans quel état d’esprit nous devons nous tenir devant le Roi de l’Univers, le Juge suprême.

Kippour est en quelque sorte une commission d’appel du jugement, resté en sursis à Roch Hachana. Hachem analyse notre téfila de Roch Hachana et les nouveaux plans que nous avons mis en application, durant les dix jours de Téchouva.

Ce qui est cher aux yeux de D., est de voir que nous nous sommes repentis, avec la volonté de nous rapprocher de Lui et de trouver grâce à Ses yeux. Voilà pourquoi, le Rambam nous dit dans les Lois sur la téchouva que cette dernière est la seule qui permet de vivre une nouvelle année.

Á Kippour, contrairement à Roch Hachana, on énumère nos fautes, celles de l’année mais aussi celles d’antan, dont on se souvient. Nous devons venir la tête baissée, le coeur brisé, épancher notre coeur et confier notre souffrance d’avoir fautés.

Hachem promet en retour l’expiation de toutes les fautes à ceux qui se repentiraient sincèrement.

Nous répétons dans les synagogues du monde entier : les treize attributs de Miséricorde, dont Hachem nous avait confié le secret, afin de nous pardonner la faute du veau d’or.

Nous récitons après en choeur, ainsi que le dit le verset « Le rach’a doit abandonner son mauvais chemin » :

« Ki bayom hazé yekhaper ‘alékhem lifné Hachem titharou »-« Car en ce jour, vos fautes seront expiées devant Hachem qui vous purifiera

Il s’agit bien du jour de Kippour.

Pour comprendre le sens dans lequel il faut implorer durant ce jour de Kippour, le Rav Pinkous zatsal, rapporte une allégorie saisissante.

Une dispute éclata un jour entre le roi et le prince héritier d’une contrée lointaine. Le jeune homme se conduisait avec dédain et effronterie, et recevait sans cesse des réprimandes de son père, jusqu’à ce qu’il décide de quitter le palais et de se sauver en pleine forêt, où il serait libre de ses faits et gestes.

Il prit son baluchon et fugua au milieu de la nuit. Le lendemain, le père choqué envoya ses meilleurs hommes à ses trousses, afin de le localiser et le ramener.

Après plusieurs jours, ils trouvèrent le prince au fond d’un trou, affaibli par manque de nourriture. Mais ce dernier n’avait rien regretté.

Les gardes décidèrent de se jeter dans le fossé, pour nourrir et soigner le fils du roi. Ils se retrouvèrent dans le même pétrin que lui. Ils réfléchirent sur le moyen de s’en sortir et se souvinrent alors que chaque année, le roi et sa garde passaient par cette forêt, à l’occasion d’une visite royale, dans les environs.

Ils décidèrent alors de patienter et de garder toutes leurs forces pour que leurs cris couvrent le bruit de la cavalerie, au moment venu.

Le jour arriva, ils savaient que c’était leur dernière chance de s’en sortir. Ils se mirent à hurler, mais ils étaient presque sans voix.

En désespoir de cause, ils rassemblèrent leurs dernières forces : « Mon roi, mon roi sauvez-nous », hurlaient-ils enroués et épuisés.

À cet instant, le roi entendit ces appels inaudibles, demanda d’arrêter le convoi :

« J’entends la voix de mon fils, je la reconnaîtrais toujours même au milieu de ce brouhaha

En effet, ils finirent par trouver le gouffre, où demeuraient le fils et les serviteurs du roi. Le roi s’approcha espérant que son fils avait compris qu’il avait mal agi et qu’il regrettait son comportement. Mais, le fils dit à son père qu’ils étaient très bien dans cette fosse.

Le roi demanda aux blessés, ce dont ils avaient besoin. Les serviteurs et le fils répondirent qu’ils devaient se sustenter et être soignés. Ainsi ils pourraient tenir encore.

Cette allégorie nous interpelle.

Ces personnages ont l’air grotesque. Mais sommes-nous vraiment différents d’eux ? Ils auraient dû demander au roi de les sortir de là et ils auraient renoué avec un monde de bénédictions et d’abondance.

Nous sommes les enfants du Roi. Nous avons fauté, et avons décidé de nous enfuir mais dans cet exil, nous sommes tombés dans un gouffre, où la proximité avec le Créateur a été troquée pour des besoins ephémères.

Nous savons qu’Hachem passera une fois par an, durant ces dix jours de Téchouva et surtout à Kippour, devant l’abîme dans lequel nous nous sommes tombés.

À cet instant, nous devons réunir nos dernières forces et prier Hachem qu’Il nous délivre et nous rapproche de Lui.

C’est la kavana que nous devons avoir lorsque nous prononçons « Vaya’avor Hachem ‘al panav vaykra », suivi des treize attributs de miséricorde.

Nous devons crier du fond du cœur, comme si nous voyons Hachem passer au-dessus de nous et Lui demander de nous sauver.

Au lieu de cela, quand Il vient à notre rencontre pour nous demander quels sont nos vœux, nous lui répondons :

« Laisse-nous dans ce trou, mais donne-nous de l’argent, prodigue-nous des soins, envoie-nous la réfoua…»

Ne serait-ce pas plus simple comme dans l’allégorie de demander au Roi de nous sauver et de nous envoyer le Machia’h !

Qu’on fasse téchouva pour montrer au Roi, que nous ne voulons vivre que sous Son règne !

Je suis convaincu que celui qui prie dans cette optique à Kippour, se verra doté de toutes les bénédictions et hâtera la venue du Machia’h.

Si Hachem voit que nous tenons à Lui, que nous avons compris nos erreurs, Il nous pardonnera de toutes nos fautes et nous fera entrer dès demain, dans l’ère du Machiah’ où la lumière et la bénédiction brilleront pour l’Éternité !

Que nous ayons ce grand mérite.

Que nous soyons pardonnés de toutes nos fautes et que nous soyons scellés dans le livre de la vie !

 

 

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