218e goutte d’Emouna : Comment se tenir devant Hachem à Roch Hachana et à Kippour ?

BÉCHEM HACHEM NA’ASSÉ VÉNATSLIAKH
29.09.24 – 26 Eloul 5784 (218ème GOUTTE) – HAAZINOU

 

Comment se tenir devant Hachem à Roch Hachana et à Kippour ?

 

Je tiens à vous faire partager mon inquiétude et mon angoisse à l’approche de ce jour redoutable du jugement.

Qui pourrait ne pas trembler alors que le lion se tient dans la forêt, disent nos Sages dans les Séli’hot !

Le fait de s’emplir progressivement de la crainte du Jugement et de la crainte du Ciel à l’approche de ces jours terribles est bon signe, comme nous l’avons vu dans la goutte journalière, ainsi que dans les Quelques gouttes de Lumière pour l’Éternité, notamment paracha Ki Tavo : « Craindre Hachem pour sauver sa vie au jour du Jugement.»

Nous sommes tellement bousculés et bouleversés par le quotidien, qu’il nous est difficile de ne pas perdre de vue l’essentiel en ces jours de repentir et de préparation au Jugement.

Rav Chlomo Brevda, qui compte parmi les grands tsaddikim et Maîtres du Moussar de notre génération, qu’Hachem lui prête vie et réfoua chéléma, rapportait le Talmud (Roch Hachana 32b.)

Rabbi Abahou demande au nom des anges de service : pourquoi les Bné Israël ne doivent pas chanter le hallel à Roch Hachana et Kippour ? Pourtant toutes les conditions requises sont réunies.

Hachem a répondu :

« Est-il envisageable que le Roi des rois soit assis sur son Trône de Juge, décide qui va vivre ou qui va mourir, qui traite de toutes les questions liées à l’existence de l’homme, et qu’en même temps, Israël s’adonne à une chira ? »

Nous comprenons par cette réponse d’Hachem, le sérieux, l’angoisse et l’introspection, qui doivent prévaloir durant ces jours. Mais la tristesse ne doit pas être de mise, elle empêche l’homme de servir Son Créateur, d’avancer dans le chemin de l’Éternité.

Rav Brevda rappelle que tout le service de ces jours terribles doit se faire dans la crainte.

Cette dernière ne doit pas être superficielle mais à l’inverse doit nous emplir le cœur. Celui qui ne parvient pas à ce sentiment ne s’est pas acquitté de son devoir durant les dix jours redoutables, qui s’étendent de Roch Hachana à Kippour.

Au souvenir de toutes les catastrophes subies par notre peuple cette année, nous devons trembler, nous renforcer dans nos prières et notre téchouva, pour annuler les mauvais décrets menaçant le peuple, et mériter ainsi que nous le disons dans notre liturgie :

« Que l’année s’achève avec son cortège de malédictions et que la nouvelle année s’ouvre sous de bons auspices.»

Un de mes Maîtres, Rav Yamine Tolédano, qui compte parmi les grands Talmudistes de Bné Brak, et parmi les dirigeants du prestigieux Kollel Slabodka, m’avait un jour décrit à l’aide de paroles issues d’un poème prononcé par nos frères ashkénazim, l’état dans lequel nous devons nous sentir durant ces jours.

Nous devons penser être comme « de la pâte à modeler dans les mains d’un géant.»

Quel tremblement et quelle peur devraient nous envahir si nous sentions que nous sommes dans les mains du Créateur, qui peut faire ce qu’Il souhaite de nous !

En pensant à cela, l’homme s’emplira naturellement de la crainte. Mais dans un même temps, le fait de savoir que nous ne sommes pas dans les mains d’un géant cruel, mais entre les mains de notre Père miséricordieux qui nous aime, désire notre téchouva pour nous sauver, doit nous envahir d’une joie indescriptible, d’une grande confiance en l’avenir.

Comme pour la ‘amida, ainsi que nous l’enseigne le Talmud de Brakhot (début du 5ème chapitre), l’homme doit donc atteindre un sentiment en apparence contradictoire, décrit par David Hamelekh dans les Téhillim :

« ‘Ivdou ete Hachem bessim’ha begilou bir’ada »-« Servez Hachem dans la joie et dans le tremblement.»  Nous devons trembler, en ce jour, terrible mais d’un autre côté nous réjouir intensément, en pensant que ce jugement sera un jugement de vérité, qui ne sera entaché d’aucune injustice.

Nos décisionnaires nous recommandent d’ailleurs de ne pas pleurer sur nos fautes, le jour de Roch Hachana mais le Arizal dit qu’il est louable de pleurer d’émotion, en prenant conscience de la chance d’être tellement proches du Créateur et du Juge de Vérité, qui vient à notre rencontre.

Le jour de Kippour et les jours de téchouva qui le précèdent, consistent à pleurer sur nos fautes et à demander pardon à Hachem sur tout ce que nous avons pu commettre au long de l’année.

Le Midrach illustre ce passage de Roch Hachana à Kippour par la phrase du Téhillim de David Hamélekh :

 « Ledavid Hachem Ori Vé’ichi… »-« Hachem est ma Lumière et mon Salut.»

Ma Lumière : c’est Roch Hachana, où l’on est gratifié de la lumière du Créateur et où l’on jouit d’une proximité sans pareille à l’occasion de « la fête du Trône », que nous célébrons en ces premiers jours de l’année.

 

Par la suite, nous implorons le salut, à l’occasion de Kippour, que la Guémara qualifie du jour le plus heureux de l’année, où toutes nos fautes sont pardonnées, si nous faisons amende honorable.

 

Nous devons nous sentir honorés de pouvoir faire régner Hachem dans nos vies, et nous mériterons toutes les bénédictions de la Tora et la plus importante : la proximité avec le Créateur.

Pour ce faire, arrivons prêts au jour du jugement et mettons à profit ces quelques jours précieux, que nous devons vivre intensément.

Faire régner Hachem sur nous, c’est annuler notre volonté devant la Sienne et faire de Sa Volonté, notre volonté !

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