Torah de lumière

BÉCHEM HACHEM NA’ASSÉ VÉNATSLIAKH
22.09.2024 Р19 Eloul 5783 (213̬me GOUTTE) РNITSAVIM-VAYELEKH

 

Le sens caché / le combat d’une vie

 

En parlant un Chabbat avec Rav Acher Brakha, Roch Kolel à Bné Brak, j’ai découvert une approche merveilleuse de la paracha Ki tavo, une approche ésotérique, que je vais essayer de vous faire partager, en me souvenant au mieux de l’explication. 

Il se pourrait que cette dernière soit au nom du Or Ha’haïm Hakadoch. 

« Quand tu viendras dans le Pays qu’Hachem te donne en héritage, que tu en prendras possession, que tu y demeureras. » (Chapitre 26, verset 1)

Ce verset fait allusion non seulement à l’entrée en Eretz Israël mais également à l’entrée dans le ‘olam haba.

C’est la raison pour laquelle, il est au futur. Le pays qu’Hachem nous donne en héritage est donc ici, le pays que nous avons préparé ici-bas, par la Tora et les mitsvot que nous avons accomplies, ainsi que l’expliquent nos Sages dans la Michna :

« Kol Israël yesh laém ‘helek lé’olam haba. »

« Tout Israël a sa part au monde futur. »

Cette phrase signifie que chacun en venant dans ce monde a bénéficié d’un terrain, qu’il peut, soit exploiter, soit laisser en friche, et c’est en fonction de son labeur, qu’il en mangera les fruits à 120 ans !

Certains se retrouveront avec un building, d’autres, ‘has véchalom, avec des mauvaises herbes. 

La paracha poursuit :

« Que tu prendras les prémices de tous les fruits de la terre, que tu auras récoltées du sol qu’Hachem te donne… » (Chapitre 26, verset 2.)

Rambam explique que les prémices du blé, du vin, de l’huile, des fruits, de la toison des brebis sont des pratiques, qui développent chez l’homme le ‘hessed et l’amènent à maîtriser ses envies, comme celle de consommer les premiers fruits, ou à museler son instinct de propriété.

Il comprend, par cette gestuelle, que tout appartient à Hachem et que tout Lui revient.

Les enfants d’Israël auraient pu penser que leur réussite résulte de leur bras.

« C’est ma propre force, c’est le pouvoir de mon bras, qui m’a valu cette richesse. » (Dévarim 8,17)

Or, il n’en est rien. Ce rite vient leur rappeler qu’ : « à Hachem, appartient la terre et ce qu’elle renferme. » (Dévarim 24,1)

La primeur du fruit est la meilleure mitsva que l’homme a accomplie dans les règles de l’art aussi bien techniquement qu’avec le coeur, ainsi que le disent nos commentateurs dans la Michna de Makot.

Rabbi ‘Hanania Ben Akachia a dit :

« Hachem a voulu rendre méritants les enfants d’Israël, c’est pourquoi Il leur a multiplié la Tora et les mitsvot. »

Le Rambam explique que pour bénéficier du monde futur, il faut accomplir une mitsva à la perfection.

C’est ce que signifie « le meilleur de tout fruit » qui donne accès à cette terre du monde futur, et ce fruit est issu « du pays qu’Hachem te donne » de ce monde-ci où Hachem nous a placés, afin de nous préparer à entrer dans le monde de l’Éternité. 

Dans le cérémonial de la mitsva de bikourim, quand on arrivait devant le pontife, on devait prononcer une formule : (Verset 5)

« Tu répondras, tu diras devant Hachem Ton D. : un arami voulut la perte de mon père, il a résidé avec peu de gens… »

Ici, on parle de Lavan, qui voulut anéantir le peuple juif, mais on parle également du yetser hara’, qui répond au nom de arami, qui signifie rusé, qui veut nous berner et nous faire perdre notre part au monde futur. 

Pour entrer dans ce monde, il faudra pouvoir attester que nous avons mené cette guerre ici-bas, en résistant aux assauts incessants du yetser hara’, et en restant fidèles à la parole d’Hachem, en accomplissant la Tora et les mitsvot, malgré les tentations du yetser hara’. 

Cette explication m’emplit le coeur de joie, par sa puissance et son authenticité.

J’espère que j’ai eu le mérite de vous la transmettre de la façon la plus conforme.

Ces paroles doivent nous aider à prendre conscience du sens de notre mission dans ce monde ci, et doivent nous permettre d’exploiter au mieux ce terrain, qu’Hachem nous a confié, pour le faire fructifier pour l’Éternité.