20e goutte d’Emouna : Comment choisir son conjoint ? La pureté des midot de Rivka

BECHEM HACHEM NA’ASSÉ VÉNATSLIAKH
17.11.2022 – 23 Mar ‘Hechvane 5783 (20ème GOUTTE)

‘HAYÉ SARAH

Comment choisir son conjoint ? La pureté des midot de Rivka

 

La paracha de ‘Hayé Sarah traite principalement du récit du choix de la compagne d’Yits’hak Avinou. On y apprend la marche à suivre pour choisir son zivoug, l’âme sÅ“ur.

 

‘Hayé Sarah commence par le récit de la mort de Sarah Iménou.

 

« La vie de Sarah fut de cent ans et vingt ans, et sept ans. »

 

Pourquoi ne pas marquer directement cent vingt-sept ans, sans répéter « ans » à trois reprises, demande le Midrach Rabba ?

 

Pour nous enseigner qu’à cent ans elle était comme à vingt ans, sans péché. De même qu’elle était sans péché à vingt ans puisque non responsable de ses actes aux yeux du Tribunal Céleste, de même l’était-elle à cent ans. Et à vingt ans, elle était belle comme à sept ans.

 

Se pose une question flagrante, qui nous dévoile un secret merveilleux. Une fille est bien plus belle à vingt ans qu’à sept ans ! Qu’affirme ici le Midrach Rabba ?

 

Il nous dévoila la notion de vraie beauté. Sarah avait la beauté à vingt ans d’une fillette de sept ans, c’est-à-dire qu’elle ne se servait pas de ses « atours » physiques, pour attirer sur elle les regards. Elle était restée dans sa naïveté, sa discrétion et sa pudeur, pour éviter que les autres ne trébuchent par sa faute, ‘has véchalom!

 

C’est donc la beauté et la pureté d’une petite fille de sept ans, qu’elle avait gardées jusqu’à vingt ans, qui est pourtant un âge où le yetser hara’, nous incite à nous mettre en avant, pour attirer l’attention.

 

Et pour preuve, Sarah était d’une telle pudeur, qu’Avraham Avinou, qui travaillait pour préserver la sainteté de ses yeux, ne s’est aperçu de sa grande beauté, qu’après plusieurs décennies de vie commune, lorsqu’il aperçut sa silhouette, dans un étang, en arrivant en Égypte. (Paracha Lékh Lekha). Cette qualité propre aux Imaot, se retrouve chez Rivka.

 

La deuxième mida, qu’Éli’ézer a recherchée pour le fils de son maître, était le ‘hessed : la générosité.

 

Sur l’ordre d’Avraham, il va rechercher une épouse pour Yist’hak. Il lui fait jurer de ne pas ramener une fille kéna’anite, pourvue de mauvaises midot.

 

Rabbi Moché Haliwa, mon maître, a rapporté au nom du Rav Dessler, que les midot sont très difficiles à changer, aussi faut-il choisir dès le départ un conjoint doté de bonnes vertus.

 

Éli’ézer arrive au puits, et adresse sa prière à l’Éternel : (Béréchit, Chapitre 24, verset 14) :

 

« La fille à qui je dirai : « Veuille pencher ta cruche que je boive. » et qui répondra : « Bois, puis je ferai boire aussi tes chameaux… c’est elle que Tu auras destinée à ton serviteur Yist’hak. »

 

  • Pourquoi son choix est-il conditionné par une telle démarche ?

Il a vu le miracle de l’eau qui se puisait d’elle-même et il demande de quoi se désaltérer pour lui-même. Il pense que la jeune fille, qui lui offrira de sa propre initiative, d’abreuver aussi ses chameaux, prouvera sa bonté. Sa bienveillance à l’égard des animaux est une vertu particulièrement appréciée dans le judaïsme.

 

  • Pourquoi l’examen portait-il sur le ‘hessed, demandent nos Sages ? Éli’ézer voulait que la noblesse de cÅ“ur fût un des critères de choix pour la femme d’Yist’hak, qui allait entrer dans la maison d’Abraham Avinou : l’archétype de la générosité.

 

Mon Maître Rav Ephraïm Anidjar, insiste sur l’aspect essentiel du ‘hessed dans le choix d’une épouse, pilier d’un foyer. Toute sa vie la femme juive, exerce sans compter, la générosité vis-à-vis de ses proches, son mari, ses enfants, ses parents… C’est une qualité indispensable à l’harmonie d’un couple, au chalom d’un baÏŠt, aux relations humaines.

 

Le Or Ha’haϊm met en lumière la pudeur et la bonté, les qualités indispensables d’une Bat Israël.

 

En effet, elle n’a que trois ans, et excelle dans l’art du ‘hessed, elle s’empresse de servir Éli’ézer, d’un cœur entier et sincère. Et son dévouement se conjugue à une finesse d’esprit et une noblesse d’âme, qui la conduisent à aller au-delà de la bienséance.

 

Pour ne pas mettre Éli’ézer mal à l’aise, elle lui donne à boire, attend qu’il ait fini de boire… et au verset suivant « Elle finit de lui donner à boire. Aussi pour tes chameaux, je puiserai… »

 

Elle agit comme si c’était elle, qui décidait, quand elle cesserait de l’abreuver, pour qu’Éli’ézer n’ait pas le sentiment de profiter d’une situation. Elle mène le jeu, en apparence, son comportement n’est en réalité dicté que par une observation délicate et intelligente de la situation.

 

Le Rav Ron Chaya chlita a soulevé, il y a quelques années, un point, déjà mis en lumière, par le Or Ha’haϊm : la pudeur.

La jeune fille ne donne pas à boire en s’agenouillant, ce qui aurait pu dénuder ses genoux. Elle descend la cruche de son épaule jusqu’à son avant-bras.

 

Tous ces efforts sont canalisés en l’honneur d’Hachem !

Et par son attitude, elle ressemble à la fois à Abraham pour le ‘hessed et à Sarah pour la discrétion.

 

Je n’ai pas assez de mots pour remercier Hachem de m’avoir offert ce cadeau merveilleux de découvrir cette interprétation de la Tora.

Je suis sûr que c’est grâce à notre étude assidue qu’Hachem éclaire notre chemin !

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