199e goutte d’Emouna : Donne le ma’asser pour t’enrichir !
BÉCHEM HACHEM NA’ASSÉ VÉNATSLIAKH
02.08.21 – 24 Av 5781 (199ème GOUTTE)
Donne le ma’asser pour t’enrichir !
La paracha de la semaine passée nous enseigne chapitre 14, verset 22, une mitsva fondamentale de notre Tora :
« ‘Asser té’asser ète kol tévoua zarékha ayosté assadé chana chana. »
« Prélever la dîme, tu la prélèveras de toute ta récolte, de ta semence, de ce que te rapporte chaque année, ton champ.»
Chaque homme, qui est doté d’un champ en Eretz Israël, a le devoir de prélever un minimum de 10% de sa récolte, afin de le donner aux cohanim, léviim, et aux pauvres.
Après m’être entretenu avec mon Maître, le Gaon Rabbi Makhlouf F’hima chlita, décisionnaire des séfaradim à Bné Brak, je vous fais partager les lois relatives à cette mitsva et des histoires, qui nous encourageront à l’accomplir et mériter l’immense salaire, qui en découle.
La Tora impose donc de prélever ces 10% au minimum pour tous les agriculteurs d’Eretz Israël.
Nos Sages ont inclu également à ce prélèvement les agriculteurs juifs, qui habitent aux alentours de la Terre d’Israël.
Outre le ma’asser agricole, nos Sages nous enseignent que nous sommes également imposés sur le ma’asser kssafim, le prélèvement sur nos revenus.
Il y a une controverse entre les décisionnaires, pour savoir si ce commandement est une institution de la Tora même, que l’on apprendrait de Ya’acov Avinou, qui a déclaré à Hachem, alors qu’il se trouvait encore en dehors d’Eretz Israël :
« Kol acher titén li, ‘asser ‘assrénou lakh. »
« De tout ce que tu me donneras, prélever j’en prélèverai (pour Toi).»
De là, nous apprenons qu’il y a un devoir de prélever de tous nos biens, pour en donner aux personnes nécessiteuses.
D’autres commentateurs disent que ce commandement est une institution de nos Sages (dérabanane), d’autres encore, pensent que c’est un minhag, une coutume qui a été prise au sein du peuple juif.
L’ordre de priorité à suivre pour donner notre ma’asser est le suivant :
- Les pauvres de notre proche famille, qui respectent la Tora et les mitsvot. En effet, si jamais ils ne respectent pas la Tora, Hachem nous ordonne de donner aux Sages, qui étudient la Tora s’ils sont nécessiteux.
- Les Sages de la Tora (étudiants des Yéchivot et Kollelim) et les Institutions de Tora, aujourd’hui considérés comme nécessiteux, du fait que les revenus majeurs proviennent de la tsédaka.
Les soutenir est une grande mitsva, et un devoir, du fait que c’est par le mérite de leur étude que le monde est gratifié du chéfa’ (de l’abondance). Ils passent avant les membres de la famille, qui ne gardent pas la Tora.
On peut comprendre aisément, qu’Hachem ne nous permette pas d’utiliser cet argent consacré et saint, pour acheter des aliments non cachers, ou faire des excursions le Chabbat, ‘has véchalom.
- Les Synagogues : il y a une controverse, pour savoir si l’on peut payer nos dons, à la synagogue avec l’argent du ma’asser.
Si quelqu’un a des difficultés financières, il peut payer ses montées à la Tora avec une partie de son ma’asser. Ces derniers pourront également payer à leurs enfants, des enseignants chargés de leur dispenser des cours de Tora.
Le ma’asser doit être constitué de 10 à 20% des bénéfices de chacun. Les nécessiteux n’ont pas le devoir de donner le ma’asser, mais ont l’obligation de donner de la tsédaka, quelques pièces chaque fois qu’ils le peuvent, si un pauvre se présente à eux.
Rabbi Makhlouf m’a révélé que l’on pouvait déduire la tsédaka que l’on donne chaque jour du ma’asser.
Nos commentateurs commentent le verset précité, en déduisant de la redondance : « ‘Asser Té’asser » -« Prélever tu prélèveras » que la plus grande ségoula pour la richesse est de donner le ma’asser.
Si tu prélèves ton ma’asser cette année, je te donnerai de quoi prélever, à nouveau, l’année prochaine.
C’est la raison pour laquelle ‘asser est constitué des mêmes lettres que ‘ocher qui signifie la richesse.
Nos Sages, dans les Pirké Avot, enseignent que :
« Le don de l’homme l’enrichit » loin d’entraîner une dimunition de ses biens, la charité, comme l’affirme Chlomo Hamelekh contribue à son enrichissement.
CONSEILS PRATIQUES :
Mon Maître, Rabbi Imanouel Tolédano, me donnait un conseil pour parvenir à donner aisément le ma’asser : prélever dès que l’on fait un bénéfice, la dîme sur ce dernier, et la mettre de côté dans une boîte, afin de la séparer de nos biens.
Rabbi Makhlouf F’hima, m’a expliqué, que ce conseil était donné par des illustres Maîtres de la Tora, le Alchikh Hakadoch et le Rav‘Haïm Falagi, qui l’ont déduit de :
« Véikrou li Térouma »-« Vous prendrez la dîme » de ce que vous avez déjà prélevé (mis de côté).
Ce conseil solutionne quatre problèmes :
- L’homme a du mal à donner son ma’asser, parce qu’il sent qu’il s’appauvrit. S’il prélève dans cette boîte à l’avance, il n’a plus cette épreuve, puisqu’il sent que cet argent ne lui appartient plus.
- Le yester hara’ aime refroidir les donateurs, en leur disant qu’ils vont diminuer leur capital. On peut, grâce à cette tactique, lui rétorquer que cet argent ne fait plus partie de notre capital et qu’il nous enrichira au contraire dans les deux mondes.
- Ça nous évite aussi de dépenser cet argent inutilement, du fait qu’il est consacré à cette cause, qui est éternelle, ainsi que le disent nos Sages :
« Notre seul vrai capital est ce que l’on a donné, c’est la seule chose qui nous appartient pour l’Éternité, tout le reste restera dans ce monde. »
- Enfin, ça nous permet d’accomplir la mitsva de donner avec joie, du fait que nous ne sommes plus proches de cet argent, qui ne nous appartient plus.
Rapportons enfin des explications issues du Talmud, pour décrire le mérite que nous avons de donner le ma’asser.
Il faut savoir que l’argent ne nous appartient pas, tout est à Hachem, ainsi qu’il est écrit dans notre Sainte Tora :
« Á moi l’or, à moi l’argent, parole d’Hachem. »
Le Talmud ‘Avoda Zara, enseigne au nom de Rabbi ‘Akiva, que les pauvres ont été créés, pour donner du mérite aux riches.
Le Rav explique, que chacun en fonction de sa mission et des réparations qu’il doit accomplir dans ce monde, a été créé par Hachem riche ou pauvre.
Le riche, parce qu’il doit surmonter son yetser hara’, qui le pousse à être proche de ses biens matériels, à vivre en égoïste et « la main fermée. »
Le pauvre est créé ainsi pour remplir sa mission dans le monde, qui est de s’attacher à son Créateur et non aux vanités et plaisirs illusoires de cette vie.
Hachem nous a donné l’immense mérite de nous associer à Lui dans la répartition des richesses, et la restauration de l’équité sociale.
En fait, nous ne faisons que redistribuer l’argent, qui était prévu pour telle et telle personne, Hachem aurait pu le faire tout Seul, mais a voulu nous donner ce mérite immense.
Si c’est ainsi, comment se fait-il qu’il y ait un salaire dans le monde futur, réservé à la tsédaka, demande le Talmud ?
Rabbi ‘Akiva répond : parce que l’homme, étant par nature très attaché à ses biens, doit faire un effort pour s’en séparer.
Hachem le récompense en fonction de cet effort.
Rapportons enfin un extrait de la Guémara dans Baba Batra (17 ?), afin d’affaiblir les recettes du FISC et alléger le travail des inspecteurs des impôts.
Rabbi Yoh’anan Ben Zakay fit un jour un rêve : ses neveux devaient perdre une grande partie de leur fortune.
Rabbi Yoh’anan décida alors, de les solliciter régulièrement, afin qu’ils donnent leur ma’asser et de la tsédaka, pour soutenir les pauvres et les institutions de Tora.
Le Rav tenait régulièrement la comptabilité de ce qu’il recevait.
Un jour, l’inspecteur des impôts vint sanctionner d’une amende, les neveux du Rav.
Rabbi était déjà au courant du montant de l’amende, avant même que ses neveux l’informent.
C’était, en fait, la somme globale dont le Rav avait rêvé, moins ce que les neveux lui avaient donné comme tsédaka.
Quand ces derniers lui demandèrent : « Mais pourquoi ne nous as-tu pas raconté ce rêve et révélé cette somme, nous n’aurions pas eu à la payer à cet inspecteur des impôts ! »
Le Rav leur répondit : « Je voulais que vous donniez léchem chamaïm, pour la gloire d’Hachem et non de façon intéressée. »
Alors mes chers frères, ouvrons notre main, pour ne pas perdre notre argent par ailleurs, donnons pour investir pour l’Éternité, et retrouver dans le ‘olam haba le bénéfice de tous ces investissements.
La Fondation Pour Un Monde Meilleur, est prête à accueillir le ma’asser de toute personne concernée, afin de lui donner le mérite de soutenir, les piliers du monde. Des veuves, des orphelins, des personnes en difficultés financières prieront pour vous.
Aider des personnes à se marier, des enfants à pouvoir faire leur bar mitsva, des parents à nourrir leurs enfants, est un mérite, qui ne souffre d’aucune comparaison.
Il faut choisir des institutions fiables, pour donner son ma’asser et ce don nous appartiendra à tout jamais.
Que nous ayons la force et le mérite d’accomplir cette grande mitsva pour toujours, Amen !