Torah de lumière

BECHEM HACHEM NA’ASSÉ VÉNATSLIAKH
14.11.2022 – 20 Mar ‘Hechvane 5783 (17^ème GOUTTE)

‘HAYÉ SARAH

 

La sanctification du nom d’Hachem par Avraham

 

Dans une goutte précédente, nous évoquions la grandeur des personnages de la Tora, et la grande distance qui nous sépare d’eux. Poursuivons à présent, avec l’aide d’Hachem ce commentaire du Rav Réouven Karlinstein, chlita.

Dans notre paracha, lorsqu’Avraham entendit que son cousin Lot était en danger de mort, nous voyons qu’il fut prêt à risquer sa propre vie pour le sauver en allant combattre les cinq rois de Sodom, qui étaient des guerriers redoutables.

Il accomplissait ainsi la promesse qu’il lui avait faite :

« Je serai toujours pour toi une aide et un bouclier.»

Le Talmud vers la fin du Traité Sanhédrin (95 ?) nous enseigne que l’armée de ces récha’ïm était constituée de plus de deux millions de soldats. Avraham quant à lui, n’était accompagné que de son fidèle serviteur, Éli’ézer.

Nos commentateurs rapportent qu’il est interdit par notre sainte Tora, de se placer dans une situation, où l’on nécessiterait un miracle pour survivre :

« Al tismo’h ‘al haness »-« Ne compte pas sur le miracle.»

Si c’est ainsi, comment Avraham a-t-il pu risquer sa vie en s’attaquant à deux millions de personnes, alors qu’ils étaient deux seulement ?

Le Rav a répondu à cette question, en disant qu’en fait, Avraham ne voulait pas que son cousin s’attache à lui, et que cela entraîne une fin malheureuse. En effet, nous avons vu que Lot a voulu quitter ‘haran, pour s’inspirer des bonnes actions d’Avraham.

Par la suite, Avraham dut s’en séparer en voyant sa conduite immorale et l’influence néfaste que Lot et ses bergers pouvaient exercer sur Avraham et sa suite.

Lot choisit alors de résider à la frontière de Sodom, et c’est ainsi qu’il fut menacé par les guerriers. Avraham s’est dit que le nom d’Hachem risquait d’être profané ; les gens prétendraient que le fait que Lot ait voulu s’attacher au tsaddik, a contribué à le mener à sa perte.

Avraham comprit que si une profanation du nom d’Hachem pouvait découler d’une de ses actions, il devait être prêt à risquer sa vie. Pour que Son nom soit sanctifié, D. accomplit le miracle, en faisant triompher deux tsaddikim contre deux millions de guerriers.

Chaque fois qu’Avraham et Éli’ézer envoyaient du sable sur l’ennemi, ce dernier se transformait en flèches, tandis que les flèches des ennemis se transformaient en sable.

Des épisodes de la vie d’Avraham Avinou, nous apprenons quel était le but ultime de sa vie : Sanctifier le Nom d’Hachem et rapprocher Ses enfants de leur Père, qui est aux Cieux.

Ainsi nous voyons dans le début de notre paracha quelque chose de tout à fait surprenant. Quand Hachem vint faire la mitsva de bikour ‘holim (visite aux malades) alors qu’Avraham était convalescent au troisième jour de sa brit mila, accomplie à quatre vingt dix neuf ans, notre patriarche guette d’éventuels voyageurs du désert, pour accomplir la mitsva de l’hospitalité.

Les voyant au loin, Avraham s’excuse et délaisse la Ché’hina, pour accomplir la mitsva de l’hospitalité.

 

Notre Maître Rav Bentata a posé la question suivante : comment un homme peut être prêt à délaisser la Présence Divine pour aller s’occuper de voyageurs du désert ? C’est invraisemblable, ça paraît parfaitement incongru.

 

La réponse à cette question est qu’Avraham avait compris, qu’on était dans ce monde uniquement pour faire des mitsvot, le monde futur étant destiné à en recevoir la récompense, ainsi que nous enseigne la Guémara ‘Erouvin :

« Aujourd’hui pour faire les mitsvot et demain (dans le monde futur) pour en récolter le salaire. »

 

Le salaire des tsaddikim est de recevoir la Présence Divine et de jouir de la splendeur d’Hachem. Avraham Avinou comprit que dans ce monde-là, il fallait courir pour aller continuer à sanctifier le Nom d’Hachem, en s’investissant pour Ses enfants, ce qui les rapprocherait de Leur Père.

 

Nous voyons ici encore cet amour infini d’Avraham Avinou pour Hachem.

Qu’on ait le mérite de s’en imprégner et de sanctifier à notre tour, le Nom Divin !