177e goutte d’Emouna : HACHEM DIRIGE TOUT: Seule la volonté compte

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH

30.04.19 ‐ 25 Nissan 5779 (177ème GOUTTE)

 

HACHEM DIRIGE TOUT: Seule la volonté compte

Un autre passage de la Haggada doit attirer notre attention sur la grandeur de la Emouna et de la Providence d’Hachem.

Rabbi Eleazar ben Azaria dit: j’ai l’apparence d’un septuagénaire, et je n’ai pas eu le mérite de démontrer l’obligation de mentionner la sortie d’Egypte la nuit, jusqu’à ce que Ben Zoma le déduise du verset: « afin que tu te souviennes du jour de la sortie d’Egypte tous les jours de ta vie » « les jours de ta vie » font référence aux jours seulement, « tous les jours de ta vie » incluent les nuits. Mais les sages expliquent: « les jours de ta vie » font allusion à ce monde ci, « tous les jours de ta vie » incluent les temps messianiques ». 

Dans l’introduction de sa Haggada[1], Rav Shlomo LEVINSTEIN rapporte les paroles du Rav Eliachiv Zatsal, qui soutenait que le but de la Haggada est de nous enseigner qu’Hachem est le maître du monde et le dirige.

Rav Itshac Zilberstein Chlita, son gendre, raconte qu’une année Rav Eliachiv demanda pourquoi cette controverse entre Rabbi Eleazar ben Azaria et nos Sages est donc rapportée dans la Haggada alors qu’elle ne concerne nullement le soir du Seder où tout le monde s’accorde à mentionner la sortie d’Egypte suivant une autre injonction de la Tora: « Véigadta lébinha » « Tu le raconteras à ton fils ».

Le Talmud[2] rapporte que Rabbi Akiva, Rabbi Eleazar ben Azaria et Rabbi Yeochoua ben H’anania sont allés un jour rendre visite à un des maître de la génération qui était Rabbi Dossa ben Harkinas.

Arrivant à la porte, la servante annonça au Maître leur arrivée: « Rabbi les Sages d’Israël sont arrivés », « qu’on les fasse entrer », répondit-il. Il a pris Rabbi Yeochoua et l’a assis sur un lit d’or. Rabbi Yeochoua, dit au Maître, « faisons rentrer un autre élève » Qui? Rabbi Eleazar ben Azaria. Notre ami Rabbi Eleazar ben Azaria a-t-il un fils? Il lui appliqua le verset: « j’étais jeune et j’étais vieux, et je n’ai pas vu un Tsadik abandonné et sa descendance demander du pain ». Il le prit et le fit asseoir sur le lit d’or. Rabbi Yeochoua dit à Rabbi Dossa: « Rabbi dites à un autre élève de s’asseoir ». A qui? A Akiva ben Yossef ». Est-ce bien toi Rabbi Akiva ben Yossef, dont le nom est célèbre d’un bout à l’autre du monde? Assieds-toi mon fils, assieds-toi. Que se multiplient des êtres comme toi au sein du peuple juif ».

On demande Pourquoi Rabbi Dossa n’a dit cette bénédiction qu’a Rabbi Akiva? Ne serait-ce pas bon pour le peuple juif d’avoir beaucoup d’êtres comme Rabbi Eleazar ben Azaria? Et de répondre, que Rabbi Eleazar ben Azaria était le dixième descendant de Ezra Hassofer, n’importe qui a qui on aurait dit « que tu sois comme Rabbi Eleazar ben Azaria », aurait rétorqué, je n’ai pas un ancêtre aussi grand que Ezra Hassofer, que le Talmud décrit comme celui qui aurait mérité de recevoir la Tora si ce n’était que Moshé Rabbénou l’avait précédé[3]. « Mon père est quelqu’un de quelconque ». C’est pourquoi Rabbi Dossa n’a pas pu souhaiter cette brakha à Rabbi Eleazar ben Azaria.

En revanche, Rabbi Akiva était un fils de converti, et montrait par-là que peu importe les ascendants ce qui compte est la volonté, et celui qui veut, peut devenir un Grand en Tora.  Il n’y a pas de préférences ou de privilèges dans l’acquisition de la Tora!

C’est que dit également Rabbi Eleazar ben Azaria: « Aré ANI » « JE SUIS », je suis le fils de Rabbanim illustres, dont Ezra Hassofer. Deuxièmement je suis très riche, le Talmud enseigne également que chaque année, Rabbi Eleazar donnait 12 000 bêtes en Maasser. C’est dire qu’il avait chaque année, 120 000 agneaux qui naissaient dans son troupeau. Quand un riche s’exprime les gens le craignent et ses paroles ont du poids.

Troisièmement quand on a destitué Rabban Gamliel de sa fonction de Nassi[4], on n’a trouvé personne d’autre que Rabbi Eleazar Ben Azaria, bien qu’il n’était alors âgé que de 18 ans! Il devait donc être un Géant en Tora! J’ai l’air d’avoir 70 ans, le Ciel avait entériné sa nomination, « Hachem m’a fait un miracle en me faisant pousser dans la nuit des colonnes de barbes blanches, pour que je paraisse comme un homme de 70 ans! ».

Malgré tout cela je n’ai pas eu le mérite que la sortie d’Egypte soit mentionnée la nuit. Malgré ma grandeur dans tous les niveaux la loi n’a pas été tranchée selon mon avis. Jusqu’à ce que la commente, Ben Zoma. Qui était Ben Zoma? Le Talmud[5] enseigne qu’il était assis devant les Sages. Il n’était pas Rabbi car n’avait pas reçu l’ordination. On l’appelait au nom de son père et pourtant les Sages ont accepté son argumentation.

Rabbi Eleazar ben Azaria nous montre ainsi qu’Hachem est le Patron unique et dirige l’humanité. La réussite de l’homme ne dépend pas de ses relations, de la célébrité de sa famille. C’est le message de la Haggada. Et c’est pourquoi ce passage ouvre la Hagada.

Rav Shlomo Levinstein poursuivit cette lumineuse introduction en demandant la question connue: « Pourquoi Hachem a rendu Moshé Rabbénou pourtant censé être le libérateur du peuple juif, lourd de langue, de bouche et aux lèvres incirconcises ».  Il rapporte par-là que son discours était pratiquement inaudible.

On aurait conseillé à Hachem de nommer un tribun, un leader au discours et aux joutes oratoires fluides et enflammés!

Hachem a voulu encore une fois montré qu’Il dirige seul le monde. Imaginons Has veshalom, qu’un enfant naisse avec un défaut qui lui rendra plus tard l’élocution difficile. Que pense sa mère? Comment vais-je l’élever, dans quelle école sera-t-il admis? Qui voudra bien se marier avec lui? … Que pense cet enfant? « Qu’adviendra-t-il de moi? Je ne pourrai jamais enseigner la Tora!!!

Hachem nous a montré que celui qu’on pouvait à peine comprendre lorsqu’il parlait fut l’Elu d’Hachem, le maître de tous les prophètes, celui qui a fait descendre du Ciel la Tora, et qui ne cesse de nous parler à travers les générations jusqu’à aujourd’hui.

Faisons ce que nous avons à faire, et laissons le Patron diriger son monde.

[1] Oumatok Ha’or, Brillament traduite en français, dont nous recommandons vivement l’acqusition

[2] Yevamot 16a

[3] Sanhédrin 21b

[4] Talmud Brakhot 28a

[5] Sanhédrin 17b

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