14e goutte d’Emouna : La valeur décuplée de la mitsva dans l’effort

BECHEM HACHEM NA’ASSÉ VÉNATSLIAKH
20.10.21 – 14 Mar ‘Hechvane 5782 (14ème GOUTTE)

VAYÉRA/ HILLOULA DU ‘HAZON ICH

 

La valeur décuplée de la mitsva dans l’effort 

 

En l’honneur de la hilloula du ‘Hazon Ich, j’aimerai rapporter un commentaire sur le début de la paracha, qui nous montre, combien les tsaddikim des dernières générations, se sont inspirés des premiers Sages, pour atteindre les degrés les plus élevés.

Comme nous le rapportions précédemment, le début de la paracha fait le récit de la convalescence d’Avraham Avinou, après la brit mila, qu’il eut le mérite d’accomplir à quatre-vingt-dix neuf ans.

Au troisième jour, qui est le plus douloureux, Avraham Avinou s’assoit comme à son habitude à l’entrée de sa tente, pour guetter, malgré sa fatigue, d’éventuels voyageurs, afin de s’acquitter de la mitsva d’hospitalité.

Pour le protéger et lui permettre de se reposer, le Talmud dans Baba Metsia 86b, nous enseigne qu’Hachem avait dégagé le soleil de son écrin, afin de lui épargner la fatigue, causée par la présence d’invités.

Mais quand Il a vu que leur absence lui occasionnait trop de peine, Il lui a envoyé des anges, sous l’apparence d’êtres humains.

 

Rav Heyman pose une question pertinente sur ce passage.

Parce qu’Avraham Avinou a eu envie d’accomplir une mitsva, malgré son état de santé qui l’en dispensait, Hachem a sorti le soleil de son écrin et l’a contraint à réaliser cette mitsva, dans des conditions encore plus difficiles !

Réfléchissons un instant : si Hachem n’avait pas voulu qu’il se repose, la température aurait été plus clémente, il aurait pu s’acquitter de la mitsva dans des conditions plus agréables.

Et on le « sanctionne » parce qu’il se dépasse !

On aurait pu penser a priori que la piété et l’amour de la mitsva, d’Avraham Avinou lui ont porté préjudice, ‘has véchalom !

C’est tout l’inverse disait Rav Heymann, voyant la fervente volonté d’Avraham Avinou, Hachem lui a donné l’immense honneur d’accomplir la mitsva bémissirout néfech, dans le dévouement le plus absolu.

Avraham Avinou a eu le mérite et le privilège de recevoir les invités, au prix d’efforts surhumains.

Ainsi que le dit la Michna dans Avot :

« Une mitsva en entraîne une autre et le salaire d’une mitsva est de pouvoir en faire une autre. »

Le fait qu’Avraham Avinou aimait pratiquer la mitsva d’hospitalité, lui a donné le mérite d’avoir des invités, et le salaire de ses mitsvot, lui a donné la possibilité de respecter ce commandement dans l’effort, prouvant ici son amour infini pour Hachem.

Le Talmud nous dit d’ailleurs, dans le premier chapitre de Brakhot, que :

« E’had betsa’ar yoter mi méa békalout. »

« Une mitsva accomplie dans l’effort vaut plus que cent accomplies dans la quiétude. »

On comprend ici qu’Hachem ne l’a pas puni, comme on aurait pu le penser à première vue, lorsqu’il a sorti le soleil de son écrin, mais au contraire, Il voulait lui octroyer des mérites supplémentaires.

 

Rav Kaplan et Rav Samuel (machguia’h et Roch yéchiva de Keret chromo, à Bné Brak) nous racontaient qu’en cela le ‘Hazon Ich, le Rav Chakh et Rabbi Baroukh Tolédano, dont nous célébrons la hilloula, étaient les dignes continuateurs de l’exemple d’Avraham Avinou.

Consacrer leurs vies, à Hachem et à Ses enfants, telle était leur devise !

Le ‘Hazon Ich était de très faible constitution, à tel point qu’un jour il a bu sans faire la brakha richona (chéakol à réciter avant la consommation de l’eau) mais a fait la brakha a’harona (boré néfachot à prononcer à l’issue de la consommation).

Un élève lui a demandé le sens de ce comportement.

Le ‘Hazon Ich lui a répondu qu’il n’avait pas la force de faire la brakha avant de boire, et qu’en buvant, il avait reçu l’énergie nécessaire, pour remercier Hachem. C’est dire comment il servait Hachem et étudiait, au-delà de ses capacités physiques : deux heures de sommeil à peine !

Le ‘Hazon Ich était tellement épuisé que, parfois il s’endormait sur sa table d’étude.

Il a consacré toute sa vie pour l’étude de la Tora et est devenu une des plus grandes sommités de tous les temps, et dans tous les domaines, non seulement dans la Tora, mais aussi dans les matières profanes, comme la médecine, où il était consulté par les plus grands professeurs du monde.

Mais parallèlement, et c’est ce qui est le plus remarquable, le ‘hessed qu’il accomplissait était sans limites.

Il s’investissait corps et âme pour recevoir et conseiller les enfants d’Israël, nuit et jour.

Sa femme voulait parfois le protéger, vu son état de santé et n’ouvrait pas la porte aux visiteurs.

Il les faisait grimper et passer par la fenêtre pour les conseiller et les éclairer, sans pour autant peiner sa femme.

L’amour et l’abnégation de ce tsaddik étaient infinis.

 

C’est vraisemblablement par ce don de l’effort dans l’étude de la Torah et cet amour du prochain, que le ‘Hazon Ich eut le mérite de recevoir la lumière d’Hachem et l’inspiration Divine.

Il fut le guide spirituel du peuple juif.

Nous devons nous inspirer d’Avraham Avinou, du ‘Hazon Ich, de Rav Chakh, de Rabbi Baroukh, pour mériter de recevoir le Machia’h, suivant la parole du Talmud dans Sanhédrin :

« Comment serons-nous sauvés de la guerre de la fin des temps ? En nous investissant dans la Tora et les bonnes œuvres. » 

Que nous ayons le mérite de leur ressembler !

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