144e Goutte d’Emouna : La Kedoucha pour recevoir la Tora
BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
30.05.2024 ‐ 22 Iyar 5784 (144ème GOUTTE) – BEHOUKOTAI
LA KEDOUCHA POUR RECEVOIR LA TORA
J’aimerai aujourd’hui rapporter avec l’aide du Ciel un commentaire étonnant du Or Saméah.
Le verset nous exhorte dans Parachat EMOR à compter le OMER : « Ousfartem lakhem mimakhorate Ashabat miyom eviakhem ète omer atenoufa cheva shabbatot temimote ad … » « Vous compterez pour vous du lendemain du Shabbat (Yom Tov) du jour où vous apporterez le Omer sept semaines entières ».
Il y a une discussion entre les Hahamim et les saducéens sur la question de savoir à partir de quand on doit compter le OMER. Est-ce du lendemain du premier jour de fêtes de Pessah’, comme en disposent les Sages de la Tora, ou comme l’interprètent littéralement les contestataires de la Tora orale, du lendemain de Shabbat Hol amoed Pessah’ ?
A priori les saducéens interprètent littéralement le verset, mais les Sages du Talmud nous ont dévoilé que l’intention du verset est de parler du lendemain du premier jour de Pessah’. Le Or Saméah demande alors, pourquoi Hachem a compliqué la donne et a utilisé dans Sa Tora une tournure qui peut prêter à confusion ? On aurait pu dire plus simplement « mimahorate Ayom Tov »
Il répond de façon lumineuse et prodigieuse en disant qu’on a voulu exprimer une idée dans l’emploi du terme mimahorate Ashabbate. Le mot shabbat a 2 sens :
- LISHBOTE : se reposer des travaux interdits.
- TACHBITOU (séor mibatekhem) : détruisez le levain de vos maisons.
C’est le second sens qu’on a souhaité mettre en avant dans ce commentaire. On ne peut commencer à compter le omer qu’après avoir procédé à Tachbitou séor mibatekhem. C’est-à-dire après qu’on se soit coupé du mal, de l’impureté. En effet, le Seor (levain) représente le Yetser ara, c’est la raison pour laquelle nous dit le Ritbaz il y a une mitsva de chasser le Hametz jusqu’à la dernière miette. En effet, si habituellement les règles de cachrout stipulent qu’il y a Bitoul bechichim, l’interdit s’annule lorsqu’il y a 60 fois plus de permis, mais pour le Hametz Afilou Beelef Lo Batil, même une miette de Hametz invalide une immense quantité de Matsa.
De même le Yetser Ara s’il s’infiltre en l’homme, peut semer en lui le trouble et la destruction, c’est pourquoi il faut mener une guerre totale et sans merci, jusqu’à la dernière miette, car le Yetser Ara se multiplie à l’intérieur sans qu’il s’en aperçoive. A l’instar d’une mauvaise cellule qui peut dégénérer et se démultiplier et détruire tout le système, arrivé à l’hôpital il peut être déjà trop tard. De même il ne faut pas laisser s’infiltrer le Yetser ara ne serait-ce qu’un instant, lui céder le terrain serait assimilé à un suicide.
Nous comprenons de ce commentaire du Or Saméah, que la base de toute la réception de la Tora est de se détacher de l’impureté. Ce n’est qu’à cette condition qu’on peut commencer à se purifier, se remplir de lumière.
Mon maître ma Lumière Rabbi Mahlouf FHIMA Zatsal me disait toujours la phrase de David Amelekh, qui illustre le chemin que nous devons emprunter dans notre Avodat Hachem : « Sour méra Vaassé tov » « fuis le mal et fais le bien ». Il faut d’abord détruire le levain de l’intérieur de nous, et dans un second temps compter la sfirat Aomer, pour que les 49 jours fassent sortir les 49 degrés d’impureté et les remplacent par la pureté totale.