143e goutte d’Emouna : RABBI AKIVA: Maître de la Génération dans la EMOUNA (suite)

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
28.04.22 ‐ 27 Nissan 5782 (143ème GOUTTE)

RABBI AKIVA: Maître de la Génération dans la EMOUNA (suite)

 

Nous avions rapporté dans une des précédentes gouttes l’exceptionnel comportement de Rabbi Akiva dans toutes les situations de la vie. Notamment dans la Emouna. Le Talmud nous enseigne à la fin du Traité Makote, qu’un jour les élèves de Rabbi Eliezer Hagadol vinrent lui rendre visite alors qu’il était très malade. Tous les maîtres pleuraient et Rabbi Akiva riait. Ils le prirent à partie. Comment peux-tu rire alors que notre maître endure de telles souffrances! Rabbi Akiva leur répondit: tant que notre maître n’avait enduré aucune souffrance j’avais peur qu’il n’ait pas sa place de choix au monde futur, maintenant qu’il a reçu ses souffrances je me réjouis de savoir qu’il jouira de la félicité éternelle.

De même alors que les sages marchaient dans les rues de Jérusalem, ils passaient devant le Beth Hamikdach en ruine. Tous les Sages pleuraient et Rabbi Akiva riait. Notre Maître comment peux-tu rire alors que des renards sont en train d’arpenter le saint sol du Saint des Saints? Il est pourtant marqué dans notre sainte Tora: « Azar Akarev Youmat« : « l’étranger qui s’approchera mourra », ici c’est un renard; quel mépris! Ils déchirèrent leurs vêtements en signe de deuil. Rabbi Akiva répondit il y a une juxtaposition entre 2 prophéties qui sont pourtant anachroniques. L’une de Ouria et une de Zekharia, puisque l’une date du premier temple et la seconde du 2ème Temple. Tant que la prophétie d’Ouria que le « Beth hamikdach serait en ruine du fait de nos fautes »[1], et Jérusalem sera dévasté jusqu’à ses bases qui seront labourées, je ne savais pas si la prophétie de Zekharia se réaliserait: Alors le temple sera reconstruit pour toujours, et « les vieillards et les vieillardes s’assiéront paisiblement dans les rues de Jérusalem »[2]. Maintenant que je vois la première prophétie bien que douloureuse s’accomplir je me réjouis qu’un jour nous verrons l’accomplissement de la promesse du retour du règne dévoilé de la Présence Divine et ce pour l’Eternité.

Les sages lui dirent: « Tu nous as consolé Akiva, tu nous as consolé Akiva »!

Rabbi Akiva voyait loin, il avait cette force de la Emouna de savoir que derrière chaque aléas de la vie se cache Hachem Itbarakh, qui nous prépare toujours le meilleur. Tout ce que nous pouvons penser faire n’ajoute rien et ne diminue rien au résultat final. Parfois on croit agir dans un sens ou un autre mais finalement on s’aperçoit qu’Hachem fait tout et décide de tout.

Pour illustrer cela, Rav Hiskiaou Yossef KARLINSTEIN rapportait l’histoire qu’un jour un merveilleux perroquet était entré dans la maison d’un GAdol, Shabbat se posant sur un des meubles du salon, il se dit, parfait ce sera un magnifique spectacle pour les enfants. Mais l’oiseau se précipita aussitôt à toute vitesse sur un des carreaux des fenêtres. Il en brisa quelques-uns, jusqu’à ce que le rav ouvrit une fenêtre et libéra l’oiseau. L’oiseau sait surement dit que c’est grâce à ses vols répétés et ses tentatives d’évasion qu’il parvint finalement à s’échapper de la maison du Rav. Nous savons qu’il n’en est rien. Il en va de même de notre Ichtadlout: les efforts que nous accomplissons, ils ne changent en rien la décision finale d’Hachem. Peut-être pouvons-nous dire que de même que les efforts de l’oiseau ont suscité la miséricorde du Rav et en cela ont influencé un tant soit peu le résultat de l’affaire, de même quand nous faisons ce qui nous appartient de faire pour faire avancer la situation, ça peut éveiller la miséricorde d’Hachem et nous faire ainsi mériter la délivrance.

Le rav Hiskiaou Yossef raconta alors une formidable histoire sur son vénéré père qui compta parmi nos maîtres.

Une fois Rav Réouven KARLINSTEIN Zatsal était parti aux Etats Unis à la recherche de reins qui pouvaient convenir, les siens étant dans un état dégradé dès l’âge de 37 ans. Alors qu’il était à New York, il avait entendu parler d’un professeur renommé qu’on lui avait recommandé. Il était à San Francisco. Il attendait parallèlement que des reins compatibles aux siens se libèrent. Il fallait pour ce faire qu’il soit joignable pour répondre sous 4 heures et qu’il puisse arriver à l’endroit où on lui proposerait les membres sous 6 heures, ainsi que commande la loi américaine.

Il voyagea toute la nuit avec un Tsadik de New York qui l’accompagna, ils arrivèrent au petit matin à San Francisco se dirigèrent  à l’endroit où ils devaient passer les dernières heures de la nuit, jusqu’à la tefila béminiane et l’heure du rendez-vous à l’hôpital. Peu avant la Tefila la police tapa à leur porte. « Vous êtes Monsieur KARLINTSEIN et Mr UNTEL »? « Oui »! « On vous demande en bas au téléphone ». C’était l’épouse de l’ami new yorkais, qui hurlait au téléphone. « Ca fait des heures que je te cherche, pourquoi ne m’as-tu pas laissé un numéro de Téléphone où vous joindre[3], l’hôpital de New York a appelé, ils ont trouvé des reins parfaits qui correspondent parfaitement au Rav ». « Ah barouh Hachem, quelle merveille »! « Comment Barouh Hachem? Ca fait des heures que j’essaie de vous localiser dans toute la ville, nous avons alerté toute la Communauté de San Francisco pour savoir où vous dormiez! J’ai appelé la secrétaire, mais étant donné que c’était 4h15 après qu’ils nous aient contactés, elle a donné les membres à quelqu’un d’autre! Que vas-tu dire au rav à présent »?

« Je m’excuse je dois te laisser, nous devons partir à la Tefila », répondit confus et gêné le mari.

Dans la salle d’attente, le rav constatait la tourmente sur le visage de son ami … il demanda que s’était-il passé avec sa femme? Visiblement elle devait être en colère contre lui. « Je peux vous aider j’ai le sentiment de pouvoir vous aider ». L’ami lui raconta toute l’histoire, pensant que le Rav KARLINSTEIN serait terriblement déçu. Mais il fut surpris de le voir, se lever dans la salle d’attente, et de danser et de chanter de tout son cœur. Il demanda à appeler son épouse. « Mets tes habits de Yom Tov, sors de la viande et du poisson, fais une séouda de Yom Tov, Hachem nous a sauvés aujourd’hui, ils avaient trouvé des reins qui étaient compatibles selon les médecins, mais Hachem a fait tout un scénario pour m’empêcher de les recevoir, tout est pour le bien nous avons été sauvés!  B’H ». L’ami n’en revenait pas et n’en croyait pas ses yeux devant une telle Emouna. Un jeune Rav dans un état de santé tellement précaire qui rappelait le comportement Rabbi Akiva: « Akol létova » et de Nahoum Ich Gam Zou: « Gam zou létova ».

Quelques mois plus tard, le Rav apprit que la dame (non juive) qui avait reçu les reins qui lui étaient destinés était morte 2 mois plus tard, les reins étaient malades. Le rav avait été sauvé, comme il l’avait pressenti, d’une mort certaine. La grandeur n’est pas de dire tout est pour le bien à postériori, mais au moment où on sent que l’étau semble se refermer inexorablement!

Dans le même esprit, la Rav a raconté une histoire tout à fait cocasse. Lors de l’opération plomb durci en Eretz Israël, un avreh’[4] tsadik continuait malgré les bombes qui tombaient à voyager dans des zones à risque pour enseigner la Tora à ses quelques élèves. C’est plus que jamais dans ces moments-là, qu’on doit être aux côtés de nos frères pour apporter des mérites au peuple juif par la Tora étudiée qui est notre bouclier. Un jour où il était de retour d’un cours, il fut surpris par une alerte et fonça en voiture, mais il percuta un malheureux chien affolé lui aussi visiblement par la sirène. Ses maîtres étaient catastrophés! Il leur présenta ses excuses, il expliqua ce qu’il faisait dans le coin, et alors, les maîtres acceptèrent ses excuses à condition qu’il vienne donner une série de 4 conférences durant les Chlochim du cabot!!!

Il accepta joyeusement. Plusieurs dizaines de personnes furent réunis durant tout le mois, au terme duquel ces fidèles prirent goût à la Tora. Le maître décida de consacrer sa maison comme Beth Hamidrash et synagogue où se tiendraient des lors des Shiourim réguliers. Il confia au Rav qu’il souhaitait appeler la synagogue au nom du chien, Zekher LéKalipo. Le Rav surpris d’une telle question prit le maître à Bné Brak, chez Rav Itshac ZILBERSTEIN Chlita plus habitué aux questions cocasses. Ils allèrent ensemble questionner le beau-frère du Rav, Rav Haïm Kanievski chlita qui répondit contre toutes attentes qu’il n’y avait pas de problème d’après une Guémara à nommer ainsi la maison d’étude.

De même, il demanda s’il pouvait faire une pierre tombale en souvenir du Chien. Ce à quoi Rav Haïm répondit encore à l’aide du Talmud de Jérusalem, qu’un jour, un chien voyant son maître s’approchait d’une carafe d’eau se mit à aboyer de façon menaçante, mais le maître resta sourd à ces SOS. Le chien n’eut d’autres solutions que de se jeter sur la carafe et de la boire. Le maître furieux voulut le corriger sévèrement, mais après quelques secondes, le chien tomba raide mort. Quelques instants plus tard, ils virent un serpent qui sortit de la maison et comprirent que le serpent avait contaminé l’eau de son venin. Le chien avait préféré se sacrifier pour ne pas que son maître ne meurt. La Guémara dit qu’on fit une pierre tombale en souvenir du chien et par reconnaissance pour sa bravoure.

Nous voyons de cette histoire, comment d’une alerte à la bombe et de la mort d’un chien, est sorti des centaines de Shiourim et la Techouva de centaines de personnes, et le sauvetage de générations et de générations. Hachem est le Patron, Il dirige le monde.  

Nous devons nous en convaincre et le vivre et alors nous vivrons la Géoula Biméra Béyaménou Amen.

[1] Mikha 3,12

[2] Zekharia 8,4

[3] Il n’y avait pas encore de téléphone portable à cette époque, tout juste des téléphones fixes chez certains.

[4] Kollelman

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