12e goutte d’Emouna : Le monde repose sur Ra’hel iménou
BÉCHEM HACHEM NA’ASSÉ VÉNATSLIAKH
02.11.2025 – 11 Mar ‘Hechvane 5786 (12ème GOUTTE) – VAYERA
Le monde repose sur Ra’hel iménou
Le 11 ‘Hechvane est un jour important, puisque c’est la commémoration du retour dans le monde de la Vérité, d’une de nos matriarches, sur laquelle le monde repose jusqu’à aujourd’hui : Ra’hel Iménou.
Dans quelques semaines, la paracha fera le récit d’un épisode de la vie de Ra’hel, qui lui permit de trouver grâce aux yeux d’Hachem, plus que tout autre être au monde.
La paracha Vayetsé³⁶ fait le récit de la construction du peuple juif, par le biais de Ya’acov Avinou, Ra’hel et Léa, leurs servantes et les douze tribus.
YAACOV EST TROMPÉ PAR LAVAN
« Ya’acov Avinou aimait Rah’el »³⁷, et c’est pour elle, qu’il décida de travailler sept ans auprès de Lavan son père, un être rusé.
Ce dernier, au terme de ces sept années de travail, échangea Rah’el contre Léa, qui était la sœur aînée. Il trompa ainsi Ya’acov Avinou³⁸, qui avait travaillé de tout son cœur, pour la femme qu’il aimait.
Ya’acov Avinou, qui connaissait les mœurs dépravées et la malhonnêteté de Lavan, avait essayé de se protéger de toute fourberie par plusieurs procédés.
Lorsqu’il était en pourparlers avec lui, il décrivit précisément que c’était avec Ra’hel, sa fille, la cadette, qu’il voulait se marier, afin que Lavan ne troque pas Rah’el contre quelqu’un d’autre, ou qu’il ne change pas le nom de Léa.
Et il transmit à Ra’hel Iménou des signes de reconnaissance, qui lui permettraient d’identifier que c’était bien avec elle qu’il s’unirait durant la nuit de noces.
Mais Ya’acov, au matin, eut la surprise de se retrouver avec Léa.
Comment cette dernière avait-elle reçu les signes distinctifs ?
Lorsque Rah’el a vu qu’on amenait Léa à Ya’acov, elle s’est dit :
« Ma sœur va subir une humiliation », et elle lui a donc transmis les signes.³⁹
RA’HEL ACCOMPLIT LE PLUS GRAND ACTE DE PUDEUR QU’IL SOIT
Le Talmud et le Midrach nous enseignent que le monde subsiste grâce à la pudeur de Rah’el Iménou, qui fut prête à s’annuler et à se sacrifier pour l’honneur de sa sœur, alors qu’elle attendait depuis sept longues années celui qu’elle aimait tant.
On ne voit pas en quoi c’est de la pudeur.
On sait que, d’après un autre avis, Rah’el fut prête à se cacher sous le lit afin que Ya’acov n’identifie pas la voix de sa sœur durant la nuit.
On voit en cela un sacrifice et une abnégation de la part de notre Mère !
La pudeur de Ra’hel a résidé dans le fait qu’elle transmit les signes à sa sœur, à savoir les mitsvot qui incombent aux femmes :
→ nida (la pureté familiale),
→ ‘hala (le prélèvement de la pâte lorsque l’on fait une quantité suffisante de pain),
→ hadlakate nérot (l’allumage des bougies de Chabbat),sans que Léa ne s’aperçoive et ne se doute de ce qui se tramait dans son dos.
Elle était convaincue que Ya’acov Avinou lui revenait de droit, et qu’il voulait se marier avec elle.
Voilà pourquoi, ainsi que commente Rav Shalom Schwadron, Maguid de Jérusalem, Rah’el, pour ne pas lui faire honte, lui apprit les signes dans la plus grande discrétion, sans lui dire que c’était pour tromper Ya’acov, mais juste parce que c’étaient des mitsvot que toute jeune fille d’Israël en âge de se marier devait connaître.
C’est en cela que nous pouvons apprécier l’immense pudeur et discrétion de Rah’el Iménou, qui n’a pas voulu que sa sœur sente toute sa vie qu’elle s’était unie à Ya’acov de façon déloyale.
C’est cela la grandeur : donner à quelqu’un sans qu’il s’en aperçoive — le ‘hessed dans la tsni’out !
RA’HEL A LE MÉRITE DE NOUS SAUVER
Nos Sages nous disent que le monde repose sur ce sacrifice quasiment impossible à mesurer.
Chaque fois qu’Hachem a voulu détruire le monde, tous les tsaddikim, les Patriarches, les autres Matriarches, Moché et Aharon, David Hamelekh, et toutes les autres lumières du peuple juif ont imploré la Miséricorde d’Hachem pour Le dissuader de détruire l’Univers.
Mais Hachem n’a pas accepté toutes leurs plaidoiries, jusqu’à ce que Rah’el ait intercédé en notre faveur et imploré Sa Miséricorde :
« Hachem, toi qui subis des humiliations, souviens-toi de la honte que j’ai subie et du sacrifice que j’ai fait pour épargner l’honneur de ma sœur, et par ce mérite, sauve les enfants d’Israël. »
C’est alors qu’Hachem a accédé à cette requête et a maintenu ses enfants en vie.
Combien devons-nous donc à Rah’el Iménou !
Qu’on s’inspire de ses actions merveilleuses, qu’on implore Hachem en son nom, pour recevoir toutes les délivrances et la venue du Machia’h de nos jours, Amen !