128e goutte d’Emouna : Rabbi Chimone Bar Yokhaï : ne volez pas mes enfants

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
07.05.23 ‐ 16 Iyar (128ème GOUTTE)
Béhar-Bé’houkotaï

 

Rabbi Chimone Bar Yokhaï : ne volez pas mes enfants

 

Rabbi Shlomo Falache de Bné Brak commente cette phrase de Rabbi Chimone Bar Yokhaï du Zohar Hakadoch (Kabbale) : «  tout celui qui peut étudier la Tora et qui ne l’étudie pas, qui pouvait accomplir un commandement positif de la Tora et s’en abstient, qui transgresse une interdiction de la Tora est appelé : voleur ».

Cette révélation surprenante doit tous nous interpeller, et nous devons chercher, en ce jour de la Hiloula de notre grand Maître, ce qui se cache derrière ses paroles.

 

Permettre à Hachem de nous combler

Il nous explique qu’en fait, chaque fois qu’un homme s’abstient d’étudier la Tora et de faire les Mitsvote, il empêche Hachem de déverser la lumière, les bienfaits et les bénédictions dans le monde. Et nous savons que la nature d’Hachem, à l’inverse de celle de l’homme, est de donner : comme nous le voyons dans le Tehilim : « Poteah’ ète yadekha oumasbia’ lekhol haï ratsone » , « (Hachem Tu) Ouvres ta main et rassasies toutes les créatures selon leur volonté ». Le Midrash Rabba commente, lorsqu’un homme a une éponge en main, et qu’il veut en libérer l’eau qui y est contenue, il doit la presser, et donc faire un effort. En revanche, Hachem doit faire un effort pour retenir la bénédiction, puisqu’il lui suffit d’ouvrir Sa main pour que l’abondance soit prodiguée à l’humanité. Quelqu’un qui ne fait pas la volonté d’Hachem l’empêche donc de gratifier le monde du Bien, c’est pourquoi il est appelé voleur.

En effet, nous lisons dans le Pirké Avot[1], « Tout ce monde a été créé pour l’honneur d’Hachem ». Il nous a donné des membres, des forces, de l’argent… afin que nous les utilisions pour faire Sa Volonté. Qui la transgresse est semblable à un homme qui aurait reçu de son prochain un objet pour accomplir une mission et qui s’en sert à des fins différentes.

 

Ne pas détourner la Volonté d’Hachem

Le Midrash Rabba apporte une illustration aux paroles de notre Maître Rabbi Chimone Bar Yokhaï. Il était une fois deux oiseaux qui se disputaient, jusqu’à ce que l’un ait ôté la vie à son ami. Il vit alors une vigne devant lui et comprit qu’elle avait peut-être des vertus surnaturelles. Il prit un raisin pour nourrir l’oiseau défunt, qui se releva miraculeusement. Comprenant qu’il disposait d’un remède exceptionnel, un homme qui assista à cette scène se mit fièrement en route avec une grappe de ce raisin. Il arriva dans la forêt et trouva un lion gisant sans vie à même le sol. Il lui donna à manger de ce raisin magique, le lion se réveilla, et l’engloutit sur le champ.

Le Midrash commente : malheur à cet idiot, qui s’est servi de ce qu’Hachem avait mis à sa disposition pour faire des bêtises. Il aurait pu aller au cimetière des Tsadikim et ressusciter les Patriarches, les Prophètes, et les Maîtres de la Michna, qui auraient ramené une lumière infinie dans le monde. Au lieu de cela, il s’en est servi pour des choses vaines.

Il en est de même pour chacun d’entre nous, qui avons des facultés exceptionnelles qui nous ont été données par Hachem, que nous pourrions utiliser pour sanctifier Son Nom dans le monde, et apporter la lumière et le bonheur autour de nous. Au lieu de cela, parfois nous détournons ces cadeaux précieux, pour nous adonner à des choses vaines, vides de sens.

Notre Maître Rabbi Chimone, conclut en nous disant, que lorsque l’homme revient à la Techouva, il accomplit le commandement de la Tora : « Veéchiv ète agzéla », « Tu rendras l’objet volé (à son propriétaire) », « rendant la faculté » à Hachem de dispenser à nouveau les bienfaits dans le monde (qui étaient jusqu’à lors restés en suspend).

Cette parole est extraordinaire d’autant plus lorsque nous prenons conscience de l’immensité de celui qui l’a prononcée. En effet, Rabbi Chimone en se consacrant toute sa vie, à la Tora aux Mitsvote, en donnant toutes ses forces pour accomplir la Volonté d’Hachem (notamment les 13 années où il mangeait des caroubes et buvait de l’eau avec mesure dans sa grotte), a été l’exemple et l’incarnation parfaite des paroles auxquelles il nous exhorte. A sa mémoire, en ce jour de Hiloula, qui prend sur lui de rendre ce qu’il a pris, en mettant ses forces au service de sa mission recevra la Brakha du Tsadik, qui nous illuminera jusqu’au Machiah’, Amen.

[1] Chapitre 6

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