131e goutte d’Emouna : Etre convaincu pour convaincre le monde entier: principe d’éducation

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
10.05.23 ‐ 19 Iyar (131ème GOUTTE)
Béhar-Bé’houkotaï

Etre convaincu pour convaincre le monde entier: principe d’éducation

 

Dans la hagada, j’avais un jour entendu une explication par rapport à Ben Zoma. Pourquoi Rabbi Eleazar ben Azaria n’a-t-il pas réussi à imposer son avis dans la mention de la sortie d’Egypte chaque nuit. « Lo zakhiti chétéamer yetsiate mitsraim balélote ad chédarach Ben Zoma« .

A priori Ben Zoma et Rabbi Eleazar disent la même chose, le même argument. Mais le Rav fit remarquer brillamment, que Rabbi Eléazar ben Azaria dit, mais ben Zoma DARACH, c’est-à-dire commenta avec force et persuasion, avec conviction comme si sa vie en dépendait.

Pourquoi ce passage est rapporté dans la Haggada (avions nous demandé dans le commentaire précédent). Parce que la haggada est un des organes principaux d’éducation de nos jeunes générations. Nous savons qu’il existe d’ailleurs un commandement positif Déoraïta de raconter la sortie d’Egypte. C’est un commandement qu’on ne peut accomplir que la nuit de Pessah’. Le Baal Haggada nous apprend par ce passage la façon d’éduquer nos enfants, qui est de vivre ce que nous disons, et pas juste de parler.

On peut rapporter deux anecdotes à ce sujet. On raconta qu’un jour le Tsar Nicolas II, voulut inclure dans le programme des Yeshivote des heures de russe obligatoire. Ce à quoi le Haffets Haïm s’opposa farouchement. Il demanda un entretien avec le Tsar, durant lequel il l’incendia littéralement, qui plus est, en Yddish, langue tout à fait inconnue du Tsar!

Lorsque les accompagnateurs du Haffets Haïm voulurent arrondir les angles avec diplomatie, proposant une traduction plus douce et édulcorée des propos du rav, le Tsar dit qu’il n’était nul besoin d’une traduction, il n’avait pas compris un traître mot, mais devant la conviction de la Lumière d’Israël, il demanda qu’on se plie à sa volonté à la lettre. D’un homme doué d’une telle conviction ne peut émaner que des paroles de vérité et d’intelligence.

Nous voyons encore ici la différence qu’il existe entre Téamer et Darach. Entre parler et vivre les choses.

Nous voyons cela également de Yossef Hatsadik qui fut confronté à Pharaon dans l’interprétation du rêve. Alors qu’il sortait de 12 ans de prison, lorsque Paro lui dit « j’ai entendu que tu savais bien interpréter les rêves », le jeune hébreu répondit:  » Qu’à Dieu ne plaise, c’est à Hachem qu’Il appartient de rendre la paix à Paro (par l’interprétation des rêves) ». Rav Yerouham LEBOVITZ[1] s’étonne du comportement de Yossef. Ce dernier compromet les jours de sa vie en commettant ce crime de lèse-majesté! Il coupe la parole à Pharaon, et lui dit qu’Hachem interprète les rêves alors que Pharaon se prend lui-même pour une divinité!!!

On n’aurait pas donné cher de la vie de Yossef. Et pourtant la conséquence de cette foi inébranlable de Yossef sera que Pharaon déclarera « Après que D’ieu t’a dévoilé (toutes ces interprétations) il n’est pas d’homme sage et visionnaire comme toi doué de l’esprit divin »! Comment est-ce possible que dans la bouche du plus grand agnostique et hérétique de la génération soit prononcé aux yeux de tous le Nom d’Hachem?

On demande souvent à ceux qui ont le mérite d’encourager les Bné Israël à se rapprocher d’Hachem notre Père, par quelle technique ils y parviennent? Ou de même parfois des jeunes qui demandent comment convaincre leur parents de les laisser faire une année de Yeshiva ou de Séminaire après le bac, que Maran Harav Chajkin Zatsal décrivait comme une question de vie ou de mort, par l’impérieuse nécessité que cela représente.

Nous savons que ceux qui pensent qu’il y a des techniques  sont loin de la réalité. Si on est convaincu et qu’on vit notre EMOUNA avec force et détermination comme Yossef Hatsadik en était l’illustration, nous pourrons convaincre le monde entier.

Comme l’anecdote que nous rapportions un jour dans Quelques gouttes de Lumière pour l’Eternité au nom du Rav Itshac JESSURUN de Marseille. Un élève interrogea un jour son Admor alors qu’ils attendaient le train. Maître vous qui dites qu’on peut apprendre de tous les éléments du monde, que pouvons-nous apprendre de cette locomotive qui est devant nous? De cette locomotive, mon fils, répondit-il, nous pouvons apprendre comment un bouillant peut trainer 10 refroidis. Comment la locomotive, machine à vapeur bouillante du fait du charbon dont on l’a chargée, on peut trainer 10 wagons immobiles.

Il en va de même mes chers frères et sœurs, si nous sommes bouillants dans notre Avodat Hachem, nous pouvons encourager nos coreligionnaires s’approcher de Notre Père bien aimé. C’est le principe de base de l’éducation, c’est pourquoi il est rapporté dans la haggada dont le but est la transmission.

Ainsi nous pouvons aussi répondre à la question du commentaire précédent. Comment Moshé Rabbénou a-t-il été choisi pour délivrer Am Israël malgré ses graves défauts d’élocutions!!!

Si on avait nommé un porte-parole doué de leadership et d’une facilité de parole on aurait pu penser que c’est lui qui a libéré le peuple par sa force et par l’art de la rhétorique. Mais nous voyons par la, que l’essentiel est de trouver grâce aux yeux d’Hachem, en étant convaincu qu’Il est le seul Patron et en parlant du fond du cœur, ainsi Il nous fait trouver grâce aux yeux du monde entier. Ainsi que nous l’avons vécu à la sortie d’Egypte, que nous le vivions de nos jours amen.

 

Ayons confiance en Hachem, et sachons que nos enfants sont entre ses mains, faisons notre maximum pour être convaincu que la Tora est notre vie et ils feront de leur vie la Tora.

[1] Illustre Machgiah’ de Yeshivat Mir durant la 2nde Guerre Mondiale.

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