122e goutte d’Emouna : RABBI AKIVA: Maître de la Génération dans la EMOUNA

BECHEM HACHEM NAASSE VENATSLIAKH
12.04.21 ‐ 30 Nissan 5781 (122ème GOUTTE)

RABBI AKIVA: Maître de la Génération dans la EMOUNA

 

La fête de Pessah’ est la fête de la EMOUNA. Nous pouvons ressortir avec un immense renforcement dans notre foi en Hachem. Cette force peut nous accompagner tout au long de l’année. Ceci étant parfois on pourrait découvrir que malgré toute la matsa qu’on a mangée censée renforcer notre foi, on se sent comme avant Pessah’.

Rav Hiskiaou Yossef KARLINSTEIN disait que c’était peut-être un des rôles de l’œuf posé sur le plateau du Seder, qui vient pour nous consoler de cet état de fait, à l’image de l’œuf qu’on apporte à la première Séouda de consolation des endeuillés.

Si parler d’Emouna est une des choses les plus faciles au monde, vivre sa Emouna est une des choses les plus difficiles. 

Le Rav demandait comment se fait-il que le soir du Seder, Rabbi Eliezer, rabbi Yeoshoua, Rabbi Eleazar ben Azaria, Rabbi Akiva et Rabbi Tarfon étaient attablés à Bné Brak pour faire la Haggada passant toute la nuit à la commenter. Pourtant le principe veut que l’élève visite le maître au cours des fêtes de pèlerinage. Or les Maîtres Rabbi Eliezer, et Rabbi Yeoshoua n’habitaient pas à Bné Brak[1], c’est l’élève Rabbi Akkiva qui y habitait. Que font les maîtres chez l’élève dans cette histoire? 

De plus le Maaritz Hayoute[2] rapporte que Rabbi Eliezer félicitait les « paresseux » durant les fêtes (c’est-à-dire ceux qui restaient chez eux pour se réjouir de la fête en compagnie de leur famille). Comment lui-même a-t-il quitté sa ville pour Bné Brak?

Le Rav HY Karlinstein rapportait que nous nous trouvons chronologiquement un an après la destruction du Beth Hamikdach. On imagine que les Rabbanim étaient complétement brisés, à noter que certains de ceux précités étaient Cohanim et Leviim. Dans quelles conditions allaient-ils pouvoir boire leurs coupes de vin, avaler la Matsa et célébrer la fête?

Voilà pourquoi ils sont venus se renforcer dans la Emouna aux côtés du pilier de la foi dans la génération qui était Rabbi Akiva.

Rabbi Akiva sur lequel Moshé Rabbénou disait dans le Talmud[3], « Maître Du monde, nous allons compter un homme aussi grand que Rabbi Akiva à travers l’histoire, c’est à lui qu’il sied de donner la Tora ».

Rabbi Akiva dont le Talmud[4] fait l’éloge, lorsqu’il raconte l’histoire du jour où il allait de ville en ville, pour enseigner la Tora. Il demanda alors à être accueilli, pour passer la nuit dans un village, mais tous les habitants refusèrent. Il dit alors, « Kol Mane déavid Rah’amana létav ou déavid » « Tout ce qu’Hachem fait est pour le Bien ». Il alla alors, accompagné de de son âne, de son coq et d’une bougie au cœur de la forêt pour y passer la nuit. Un chat vint dévorer son coq, un vent éteignit sa bougie, et un lion engloutit son âne. Le Ben Ich Haï demande pourquoi Rabbi Akiva n’a-t-il pas cherché à rallumer la bougie, pour pouvoir se préserver du lion qui est un félin et qui par définition voit la nuit comme le jour. Rabbi Akiva savait que la bougie avait été éteinte par Hachem, confiant de la providence divine, il comprit que c’était mieux ainsi. Au fond de l’obscurité et dans l’immense solitude, il récita avec amour et conviction, sa phrase clé, « Tout ce qu »Hachem fait est pour le Bien ». Le lendemain matin, il vit tous les habitants du village défiler avec des tenus de bagnards, ils avaient fait l’objet d’un pillage et partaient en déportation. Il comprit alors, « si le coq était resté en vie pour me réveiller, nous aurions été repérés, si l’âne était resté en vie, c’est vrai que j’aurai eu un véhicule mais pour peu qu’il eut braillé, alors nous aurions été capturés, il en eut été de même pour la bougie dont la lumière repousse beaucoup d’obscurité notamment au cœur de la forêt. Il vérifia ce qu’il savait déjà, rapporte Rachi sur place, que tous ces évènements regrettables en apparence n’étaient autres que ceux qui lui avaient littéralement sauvé la vie.

Le Rav rapportait que lorsque quelqu’un se réveillé le matin, il boit son café. Il ne sait pas de quoi la journée sera faite. Il prend un café amer et y met du sucre. Un café noir et y met du lait (blanc). Un café chaud et y et du lait froid (café au lait). Sans le savoir il sous-entend, Maître du Monde, je ne sais pas si la journée sera amère, ou douce, blanche ou noire, chaude ou froide, mais ce que je sais c’est que je prends toute cette journée symbolisée dans ce verre, et je dis « Barouh ata Hachem Elokénou melekh aolam chéakol niyya bidvaro ». « Béni sois tu Eternel Maître de l’Univers, que tout a été crée par Ta parole ». On affirme par là que tout est décidé et voulu par Hachem, et que tout sera pour le Bien! 

Le Talmud rapporte aussi l’histoire de Rabbi Akiva qui partit un jour travailler durant 3 ans, au terme desquels il voulut rentrer chez lui pour retrouver sa femme et lui apporter son soutien financier. Lorsqu’il demanda à son patron sa paye, il lui rétorqua qu’il n’avait pas de quoi le rémunérer! Comment allait-il retrouver sa femme, alors que la situation financière était plus que précaire. Cette tsadékete qui était passée de la fille du milliardaire de la génération (Kalva Savoua) à celle qui dormait sur la paille en l’honneur de la Tora pour mériter un mari grand en Tora?!

Le talmud enseigne qu’Hachem leur envoya une consolation, un pauvre vint leur demander un peu de paille pour dormir. Ils se sentirent si riches: « Nous au moins, avons de la Paille Barouh Hachem ». C’est ainsi qu’ils estimèrent mieux leur situation. Rabbi Akiva ne dit pas un mot à son employeur sachant que tout était entre les mains du Maître de l’Univers. Nous poursuivrons dans quelques jours ce fabuleux commentaire et continuerons cette leçon d’éducation de Rabbi Akiva dans le domaine de la Emouna.

 

 

 

[1] Ainsi que le rappporte le Talmud Sanhédrin 32b, Rabbi Eliezer habitait à Loud, et Rabbi Yehoshoua à Mafkiine.

[2] Sanhédrin rapportant le Talmud Soukka 27b

[3] Menahote 29b

[4] Brakhote 60

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